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Les vertus du nationalisme

CRITIQUE. Docteur en philosophie politique, Yoram Hazony est un philosophe conservateur israélien. Son dernier ouvrage, Les vertus du nationalisme, a été récemment traduit aux éditions Jean-Cyrille Godefroy, dans la collection Cercle Aristote, dirigée par Pierre-Yves Rougeyron. Un plaidoyer pour l’Etat-nation et l’autodétermination des peuples.

/2020/11/Nationalisme, Hazony, Etat-nation

Le nationalisme est accusé d’être à l’origine des maux les plus terribles de notre époque. Sans surprise, les vieilles intuitions favorisant l’indépendance nationale ont été progressivement mises au banc de l’histoire humaine, avant d’être farouchement discréditées. « Aujourd’hui, beaucoup en viennent à considérer qu’une loyauté personnelle à l’Etat national et une défense de son indépendance sont aussi futiles que moralement suspectes. Les loyautés nationales et les traditions ne sont plus perçues comme une base saine pour fixer les lois qui guident nos vies, pour réguler l’économie, pour prendre des décisions en matière de défense et de sécurité, pour établir des normes publiques en matière de religion et d’éducation ou pour décider de qui doit vivre dans quelle partie du globe », note Yoram Hazony.

On connait l’opposition classique entre le nationalisme et le patriotisme, portée par la célébrissime formule de Romain Gary selon laquelle « le patriotisme c’est l’amour des siens, le nationalisme c’est la haine des autres », distinction aussi facile à défendre qu’elle est périlleuse à réfuter. Bien sûr, il a existé un nationalisme belliqueux et xénophobe, notamment en France en réaction à la défaite de Sedan de 1870, mais il est historique et contextuel. Dans son essence, le nationalisme peut être défini comme une doctrine politique qui légitime l’existence d’un Etat-nation pour chaque peuple. L’exaltation de la nation remonte chez nous précisément à la Révolution française, époque où il devient naturel de vouloir défendre « la patrie en danger ». Cette opposition un peu convenue entre patriotisme/nationalisme est balayée par le philosophe israélien « J’ai écrit ce livre comme un manifeste regroupant les raisons qui poussent à être un nationaliste ». Il précise ne pas chercher à rendre le nationalisme séduisant et ajoute : « Je ne perdrai pas mon temps à le déguiser en « patriotisme ». Laissons cet artifice aux nombreux cercles qui considèrent...

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