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Parfums

CHRONIQUE. Tout au long de l'été, notre camarade Jean-Paul Pelras nous incite, avec ces chroniques champêtres, à nous replonger dans ce flot de souvenirs qui font notre identité collective. Aujourd'hui, quelques fragrances...

/2021/08/Photos parfums

Nous pourrions, pour amender ce propos, citer Suskind et son héros Jean-Baptiste Grenouille, qui savait détecter un parfum en toute chose et dérober jusqu’aux effluves de ses pauvres victimes.

Mais nous évoquerons plutôt le nommé Huysmans qui travaillait, au siècle avant dernier, pour le compte du ministère de l’Intérieur et rédigea un ouvrage, jugé décadent pour l’époque, intitulé À rebours. Transportons-nous au chapitre 10 de ce récit où le héros se nomme Des Esseintes. L’homme, happé par les hallucinations de l’odorat effectue un voyage au pays des parfums.

Là où, comme le décrit Huysmans « l’artiste achève l’odeur initiale de la nature dont il taille la senteur pour la monter ainsi qu’un joaillier épure l’eau d’une pierre et la fait valoir ». Il y aurait beaucoup à dire sur les parfums dont le nom proviendrait du latin perfumare signifiant des substances odoriférantes que l’on faisait brûler.

Déjà utilisé par les peuples antiques, le plus plébiscité d’entre tous fut sans doute l’encens cité 118 fois dans la Bible. Vint ensuite le commerce pratiqué par les Phéniciens et les Grecs. Et un peu plus tard, alors qu’ils n’étaient plus, pour ainsi dire, en odeur de sainteté, avec l’avènement des alambics, celui des parfums en Occident. Des parfums qui furent élaborés, au fil des siècles, à base de matières premières végétales mais aussi animales remplacées depuis par des produits synthétiques. Produits qui permirent aux parfumeurs d’accéder à des odeurs inédites que l’on estime à plus de 4000 actuellement.

Depuis cette Eau de Cologne, qui rendit célèbre la ville du même nom, inventée par un certain Jean-Marie Farina en 1709 et dont on nous aspergeait enfants après la toilette dominicale, jusqu’aux capiteuses fragrances de nos mille et une nuits, le parfum est partout.

Et nous lui devons quelques subliminales rencontres emportées par une pluie d’essences...

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