C’est au son de « Société tu m’auras pas » et de la voix de titi parigot, à peine sorti de l’adolescence du chanteur, que l’on plonge dans la première salle de l’exposition « Renaud, Putain d’expo ». Et que l’on s’immerge dans l’enfance du chanteur. Sur le présentoir qui nous accueille, des souvenirs de jeunesse inédits : ici et là, un dessin de Lucky Luke, mais aussi et surtout, des écrits, une lettre à son frère et une rédaction d’écolier, un polar de deux pages. Il y est question de « fric » et « d’oseille ».  Le gavroche n’a alors que 9 ans, mais on y décèle déjà les prémices du style qui sera sien, plus tard.

                                               Crédit photo : David Séchan

Écrire, voilà qui sonne presque comme une évidence, pour le petit Renaud Séchan. Son père, Olivier Séchan, est professeur d’Allemand mais aussi et surtout romancier. Au domicile, il écrit ses livres à la machine à écrire Underwood, objet sacré que le futur chanteur aura le droit d’utiliser durant ses années de collégien. Il transmet également le virus des mots et de Brassens à son fils, qui lui voue désormais un culte. Renaud se met à écrire des poèmes qui n’ont pas le goût de plaire au patriarche qui voit les notes de son fils dégringoler en parallèle. “ Je crois que je préfère un pas-bachelier (sic) qui écrit bien, qui maîtrise ce bel outil qu'est la langue, qui l'aime et la respecte, voir qui nous pond des livres ou des poèmes, qu'un Bac + 5 qui a une écriture niveau CM 1… On a privilégié à mort les sciences, les maths, l'informatique, la psycho etc... au détriment du français, de la littérature, de la grammaire, du latin, je trouve ça dommage ” expliquera Renaud dans le forum « Mon HLM » en 2005. Au grand dam du...