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Un peu de lecture

CHRONIQUE. Tout au long de l'été, notre camarade Jean-Paul Pelras nous incite, avec ces chroniques champêtres, à nous replonger dans ce flot de souvenirs qui font notre identité collective. Aujourd'hui, fiction et immersion.

/2021/09/Photo Lecture

Il fait froid. Tout peut attendre. Tout sauf cet ouvrage que vous avez commencé avant hier. Tout sauf l’histoire de cet homme et de cette femme faits d’encre et de papier, nés de l’imagination d’un auteur à qui ce livre aura peut être survécu.

Cet hiver, vous irez de Stendhal à Modiano en passant par Hemingway ou Giono au fil des pages, au fil du temps, vérifier quelques inavouables certitudes, consigner vos espérances, apaiser vos craintes et guérir vos doutes au marque page de leurs procurations. Vous irez plonger une fois de plus dans la grande question métaphysique du « Pourquoi » et du « Comment » avec cette réponse de Pessoa qui prétend que la littérature est bien la preuve que la vie ne suffit pas.

Et puis, vous poserez le livre, là, sous l’abat-jour. Et vous irez vous promener seul sur la draille, celle qui grimpe dans le vent, vers les hauts plateaux. Vous repenserez à eux, à tous ces héros d’un jour qui vous ressemblent si bien. Vous repenserez à Oscar Wilde qui disait : “Voyez-vous, dans ma vie agitée, ce qui me fit le plus de peine c’est la mort de Lucien de Rubempré à la fin de Splendeurs et misères des courtisanes”.

Vous repenserez à Balzac réclamant le médecin de la “Comédie humaine” sur son lit de mort. Oui, car ce que l’on vient de lire ressemble bien souvent à la vérité, à celle dont on se méfie, car elle peut parfois nous décevoir. Voilà peut-être pourquoi lorsque je me rends sur l’Aubrac, lorsque je regarde, dans le soir rouge, quelques croix de granit plantées de travers sur ce que fut là bas le grand théâtre du temps, je repense à ce que m’ont appris quelques écrivains.

Je repense à ces passants qui m’ont accompagné en lisant, en écrivant. À...

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