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Accord UE/États-Unis : la désillusion des européistes après l’humiliation mondiale

ARTICLE. Un flot de concessions sans aucune contrepartie : l’accord signé entre Donald Trump et Ursula von der Leyen a plus les attraits d’une humiliation que d’un compromis. Le fantasme d’une Europe unie à plusieurs s’étiole même auprès de ses plus fidèles défenseurs.

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Crédits illustration : ©Jacquelyn Martin/AP/SIPA


Un accord aux allures de reddition. Au lendemain de la rencontre entre Donald Trump et Ursula von der Leyen, à Turnberry, en Ecosse, l’Union européenne (UE) s’est réveillée avec la gueule de bois. La présidente de la Commission européenne et le président américain ont annoncé avoir signé un accord commercial prévoyant entre autres des droits de douane à 15% sur les exportations européennes en direction des États-Unis. Une maigre consolation, alors que Donald Trump avait déjà fait grimper les droits de douane d’environ 3%, selon le Cepii (Centre d'études prospectives et d'informations internationales), à 10% en moyenne depuis son retour à la Maison Blanche, et menaçait de les élever à 30% au 1er août.

« C’est un accord très puissant, c’est un accord très important, c’est le plus important de tous les accords », s’est félicité Donald Trump, face à une Ursula von der Leyen déconfite. Face aux caméras, celle-ci a tenté de garder la face en saluant « un bon accord, c’est un accord énorme, avec des négociations difficiles », assurant qu’il permettrait de « garantir de la stabilité et de la prévisibilité pour nos entreprises des deux côtés de l'Atlantique ».

Capitulation


Mais même s’il reste des zones d’ombre, l’accord ressemble bien plus à une capitulation en rase campagne qu’à un compromis équilibré. La patronne de la Commission a obtenu l’abaissement des droits de douane à 15% pour l’automobile — contre 25 % qui sont appliqués depuis le 3 avril —, un soulagement pour Berlin. Rien n’a été annoncé concernant l’acier et l’aluminium, actuellement soumis à un taux de 50 %. En plus des taxes, l’Union européenne s’est engagée à investir 600 milliards de dollars supplémentaires aux États-Unis, ainsi qu’à acheter du matériel militaire (aucun montant n’a été précisé). Selon Donald Trump enfin, l’UE aurait accepté d’acheter pour 750 milliards de...

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