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Agriculture : quand l’UE précipite la fin des petites exploitations françaises

ARTICLE. Depuis la réforme de la politique agricole européenne de 2023, les agriculteurs retraités ne peuvent plus cumuler les aides et leurs pensions. Forcés à choisir, ils jettent le plus souvent l’éponge et vendent leurs exploitations.

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ADIL BENAYACHE/SIPA


La tendance n’était déjà pas bonne. Depuis des années, le nombre d’agriculteurs tout comme le nombre d’exploitations sont en constante baisse. Mais l'année 2023 pourrait bien être celle que l'on retiendra comme étant l'année pivot qui a vu cette réalité s’accélérer. Dans ses Estimations d’emploi agricole, emploi 2023, récemment publiées, l’Agreste, le centre statistique du ministère de l’Agriculture, relève que le pourcentage de baisse du nombre de cotisants est passé de -1,1 % entre 2020 et 2021, et de - 1,1 % les douze mois suivants, à -3,6 % entre 2022 et 2023. Soit une diminution triplement accélérée.

Une année guère anodine, car 2023 est l’année de la mise en pratique de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) pour la période 2023 - 2027. Un texte qui n’est pas sans conséquences pour les agriculteurs retraités qui conservaient une activité dans leur exploitation, souvent à temps partiel. Désormais pour percevoir des aides de la PAC, dont les aides directes, un exploitant agricole doit être un « agriculteur actif ». Ce qui exclut désormais les exploitants de plus de 67 ans ayant fait valoir leurs droits à la retraite et ceux non affiliés à l’assurance accident du travail et maladie professionnelle des exploitants agricoles (ATEXA).

Désormais, les agriculteurs âgés doivent donc choisir entre les aides de la PAC et la poursuite de leur activité professionnelle, ou leur pension de retraite. D’après l’Agreste, cette nouvelle donne a « vraisemblablement entraîné la cessation d’activité de nombreuses microexploitations, en particulier celles détenues par les retraités de plus de 67 ans ». Cette baisse expliquerait à elle seule « deux tiers du surplus de baisse de 2,5 points du nombre de cotisants MSA en 2023 par rapport aux années précédentes. »

Place aux jeunes… ou pas


Le monde agricole est en proie au vieillissement...

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