Alstom envisage la cession d’un site en France
L’achat par Alstom du canadien Bombardier est soumis au diktat de la Commission européenne. Si elle veut réaliser l’opération, l’entreprise va certainement devoir céder un site en France.
:max_bytes(300000)/frontpop/2020/07/Re%CC%81giolis_Alstom.jpg)
Le feuilleton Alstom se poursuit : après la cession honteuse de la branche énergie au profit des Américains, après les plans de licenciements à répétition, le constructeur est sommé de « faire des concessions ». Il s’agit de se mettre en conformité avec les règles de concurrence européenne, dans l’optique de l’achat de l’entreprise canadienne Bombardier.
Dans un communiqué daté du jeudi 9 juillet, le constructeur français Alstom a annoncé des mesures majeures pour faire accepter l’opération d’achat par la Commission européenne. En vertu de la défense du sacro-saint marché « libre et non faussé » et de la lutte contre les positions monopolistiques, l’institution avait déjà interdit la fusion Alstom-Siemens en février 2019.
Le groupe français prévoit aujourd’hui, outre la cession d’un site de production en Allemagne, celle de l’usine de Reichshoffen, située dans le Bas-Rhin. Avec cette vente, c’est la production des trains régionaux Coradia Polyvalent qui devrait être perdue… Rien que ça.
Malgré les beaux discours enjoignant à bâtir des « géants européens », la limitation des subventions publiques autant que la lutte contre les concentrations font que le droit de l’Union est un obstacle à la formation de grands groupes. Cette énième « affaire Alstom » démontre par l’absurde, en imposant à l’entreprise française de se délester pour avoir le droit de s’agrandir, que la puissance industrielle française pâtit tout particulièrement de ces règles.