Atos, vendu avec la bénédiction de l’Élysée à Daniel Kretinsky ?
ARTICLE. L’homme d’affaires tchèque devrait racheter la branche principale d’Atos. Pourtant, une partie des activités du groupe informatique est en lien avec les activités militaires françaises. Sans que ça n’émeuve à l’Élysée.
La France à la découpe a longtemps été l’un des slogans résumant l'action d'Emmanuel Macron, que ce soit en tant que secrétaire général adjoint au cabinet de l’Élysée sous François Hollande, comme en tant que ministre de l’Économie ensuite, puis lors de son premier mandat présidentiel. Malgré les discours vantant le changement de doctrine depuis 2020, l’État peine toujours à protéger ses entreprises stratégiques lorsque des groupes étrangers lorgnent dessus. C’est désormais le cas avec Atos, « leader international de la transformation digitale », qui devrait céder Tech Foundation à EPEI, la société d’investissement du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.
Assez logiquement, l’opération fait grincer les dents. Le 2 août, 82 sénateurs et députés Les Républicains ont publié une tribune au Figaro, appelant à ce que Atos soit « absolument maintenu sous le giron français ». Si les élus de droite s’insurgent, c’est que « l’hypothèse de voir un acteur étranger si puissant s’approcher de nos capacités militaires ultra-sensibles mérite toute notre attention ». Dans leur ligne de mire, la dépendance de l’armée française, notamment aux supercalculateurs qui exécutent les simulations « désormais indispensables à la mise au point des armements stratégiques » dans le cadre de la force de dissuasion nucléaire.
Daniel Kretinsky n’est pas le seul à s’être intéressé à Atos, dont il devrait obtenir, avec Tech Foundations, la partie historique du groupe, pour une bouchée de pain, 100 millions d’euros. Airbus, mais aussi Astek en partenariat avec le français ChapsVision s’est également positionné. Dans une enquête publiée ce lundi, Challenges révélée que le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, l’éminence grise en matière économique d’Emmanuel Macron, a enterré le projet français. En avril 2023, Astek et Chapsvision lui ont envoyé un courrier stipulant leur volonté de « sanctuariser les activités particulièrement sensibles » d’Atos. Ce...