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Aubert et Duval : vers un nouveau « scandale Alstom » ?

La Rédaction

15/09/2020

Un nouveau fleuron industriel français de l’aéronautique jeté sur le marché en pleine crise ? Possible, voire probable. Le dossier est « suivi au plus haut niveau de l’Etat », ce qui n’augure malheureusement rien de bon.

Aubert et Duval : vers un nouveau « scandale Alstom » ?

3800 salariés, 14 sites de production. Aubert et Duval est une vieille entreprise familiale crée en 1907. Leader mondial des alliages complexes, le métallurgiste français équipe les réservoirs des fusées Ariane, les turboréacteurs des Airbus, les Rafales ou encore les chaudières nucléaires de nos sous-marins atomiques. Bref, un pur fleuron industriel français de la Défense. Mais voilà, depuis cet été, une centaine d’entreprises stratégiques ont été classées en « situation fragile » par le ministère de la Défense, et Aubert et Duval en fait partie.

La crise de la Covid ayant entraîné celle du transport aérien, une partie des sites de l’entreprise tournent au ralenti à cause d’une baisse dramatique des commandes. Ces résultats sont beaucoup trop faibles pour l’actionnaire français Eramet qui a annoncé depuis le mois de juillet que « toutes les options » étaient sur la table (après avoir déjà, en juin dernier, mandaté la banque Rothschild en prévision de la vente). Parmi ces options : la mise en vente du fleuron français au profit d’acquéreurs étrangers. L’allemand Otto Fuchs, l’autrichien Voestalpin Böhler Welding et les américains Precision Castparts et Carpenter Technologie. A noter que le français Safran, groupe industriel de l’aéronautique, serait également sur le coup. La moins mauvaise solution si l’Etat français voulait garder la face, même s’il faut rappeler que sa participation au capital de Safran est marginale (11,2% contre 81,4% de parts actionnariales flottantes).

L’Etat a pourtant encore des moyens d’action. D’abord parce qu’il est quand même le deuxième actionnaire d’Eramet (à près de 27%), ce qui lui donne un poids de négociation et ensuite parce qu’il existe trois fonds d’aide au secteur stratégique français : Definvest (100 millions d’euros de budget/BpiFrance), Definnov (200 millions d’euros de budget/ministère des Armées) et Ace Aero Partenaires (630 millions d’euros de budget/partage Etat et industriels privés).

En tant qu’elle est une question...

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