« Seule une prise de conscience de nos concitoyens (...) peut soutenir une action déterminée. » Le ton est donné. Pendant plus d’une heure, entouré de ses ministres, François Bayrou a tenu une conférence de presse, ce mardi, sur la situation chaotique de la dette publique, « qui augmente trop vite ». 3 300 milliards d'euros exactement, explique le locataire de Matignon, « c'est comme si chaque Français, quel que soit son âge, devait à sa banque près de 50 000 euros. » Cette comparaison, anodine en apparence, montre bien où veut en venir François Bayrou. Caché derrière la formule du philosophe Henri Bergson, « La vérité permet d’agir », transformée en slogan, le Premier ministre a voulu lever le voile sur le causes du déficit public.

Et les principaux responsables, à ses yeux, ce sont les Français : « Je suis absolument persuadé que c’est la société française tout entière qui a fait le choix de financer par la dette sa vie de tous les jours. » Quant aux gouvernements successifs, ils ne seraient responsables de rien, mais victimes de la fatalité. Et surtout d’une « succession de crise comme il n’y en a jamais eue est arrivée : les GIlets jaunes, le Covid, l’Ukraine, l’inflation, l’énergie et aujourd’hui, la crise avec les États-Unis. » Crises dans lesquelles leur responsabilité est passée sous silence. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a entre autres évoqué de son côté la « hausse incontrôlée » des arrêts maladies depuis le Covid.

Travailler plus

Alors pour réaliser les 40 milliards d'économies pour le budget 2026, François Bayrou a dégoté la formule magique : « Nous ne produisons pas assez et nous ne travaillons pas assez », assène-t-il. Or, la France est, d’après les données de l'Organisation internationale du travail (OIT) au 15e rang mondial des pays où la productivité du travail est la plus élevée, avec 82.2 dollars...