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Face à la violence des mineurs, le narratif faiblard du gouvernement

Portiques, réseaux sociaux, couteaux… En réaction au meurtre, le 10 juin, de l’assistante d’éducation Mélanie G à Nogent, le gouvernement a déployé toute une panoplie d'explications et de propositions pour empêcher que le drame ne se répète. Mais il vise à côté.

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Jacques Witt/SIPA


L’épisode dramatique du meurtre de l’assistante d’éducation Mélanie G le 10 juin à Nogent (Haute-Marne) pouvait-il plus mal tomber pour Emmanuel Macron ? Quelques jours plu tôt, alors qu'il défendait son bilan écologique à Nice à l’occasion du sommet de l’ONU sur les océans, le président a fustigé ceux qui « pendant ce temps-là, préfèrent “brainwasher” (laver le cerveau) sur l’invasion du pays et les derniers faits divers ». Aussi dramatique soit-il l’assassinat de la jeune trentenaire, ne relève-t-il pas de la rubrique « faits divers », tout du moins dans le lexique du chef de l’État ? Peut-être pas, s’il faut en juger par le remue-méninge (brainstorming en bon langage macronisme) qui agite le camp des centristes.

À en croire la communication gouvernementale, la faute du drame incombe aux réseaux sociaux. C’est devenu une rengaine : depuis les émeutes de juillet 2023, pratiquement chaque fait dramatique associant la jeunesse devient l’occasion pour le président français de militer pour une interdiction ponctuelle et/ou ciblée des diverses plateformes d’échange numérique. Le meurtre de Nogent ne fait pas exception à la règle. Ce mardi 10 juin, au micro de France Télévision, Emmanuel Macron a ainsi estimé que les « réseaux sociaux » devaient être interdits « aux moins de 15 ans ». Une mesure qu’il compte proposer à l’Union européenne, quitte à se passer de son aval en cas de blocage ou de procrastination.

Bien que de nombreuses études prouvent en effet que ces outils peuvent avoir un effet néfaste pour le développement des enfants et adolescent, la proposition témoigne en l'occurrence d’un certain opportunisme au sommet de l’État : lors d’une conférence de presse, le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois, a rappelé que si l’auteur du coup de couteau — dont le profil ne présentait « pas de difficulté particulière » expliquait la...

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