Déficit : sous la pression de Bruxelles, le spectre de l'augmentation des impôts
ARTICLE. Pressée par une situation interne chaotique, la France a été contrainte de quémander une rallonge de délai à la Commission européenne pour lui envoyer son plan de réduction de sa dette. Pendant ce temps, la Cour des comptes de Pierre Moscovici fait le diagnostic et l’ordonnance.
La probable dernière semaine de Bruno Le Maire à Bercy devrait aussi être la plus chaotique. En fin d’après-midi, ce lundi 9 septembre, le ministre de l’Économie et des Finances démissionnaire sera auditionné par la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Cela aux côtés de Thomas Cazenave, ministre délégué aux Comptes publics, également député de la Gironde… et membre de ladite commission chargée de l’auditionner. Une audition aussi saugrenue qu'essentielle, car il sera d’un côté question de demander des comptes à des ministres sur le départ, et d’autre part de tracer les contours du budget pour l’année 2025.
Or, le prochain budget, « le plus délicat de la Ve République » selon les mots du président de la Cour des comptes, dans les colonnes du Parisien ce samedi, risque d’être difficile à boucler, le nom du successeur de Bruno Le Maire nous étant toujours inconnu. Mais qu’à cela ne tienne pour l’actuel locataire de Bercy, qui ne semble pas gêné aux entournures par le cadeau empoisonné qu’il laissera derrière lui une fois la porte claquée. À savoir : un déficit public record qui devrait s’établir à 5,6% du PIB cette année, accompagné d’une « procédure pour déficit public excessif » déclenchée fin juillet par la Commission européenne. Mais le ministre du « sérieux budgétaire », selon les mots de Gabriel Attal, a trouvé plus confortable de faire porter le chapeau aux collectivités territoriales, suscitant leur ire.
Pression de l'agenda bruxellois
Mais la réalité est là et Bruno Le Maire n’y échappera pas. La France a encore jusqu’au 20 septembre pour envoyer son plan de réduction du déficit public, censé tomber sous les 3% d’ici 2027 sous peine de sanctions financières. Vu la situation politique, Bercy a dû quémander une rallonge de temps à Bruxelles afin d’avoir le temps de lui envoyer un plan en bonne...