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Derrière la chimère du renouvelable bon marché, l’explosion des investissements réseau

ARTICLE. Les Français n’en ont peut-être pas terminé avec les taxes sur l’électricité. Le développement des énergies renouvelables pourrait en être la cause.

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PATRICK SICCOLI/SIPA


D’après certains lobbyistes du renouvelable, ces énergies seraient désormais bon marché. « Cette électricité est beaucoup plus chère que celle issue des énergies renouvelables », affirmait ainsi sur France Inter le 15 novembre 2021 le candidat écologiste à la présidentielle 2022 Yannick Jadot, à propos du nucléaire. « Parce que le coût du photovoltaïque a été divisé par dix sur les dix dernières années, l’éolien par quatre ». Mais cette vision (partielle donc partiale) du sujet occultait et occulte toujours tous les coûts annexes au développement du renouvelable, notamment ceux ayant trait au réseau électrique.

Dans une note publiée ce 18 décembre et consacrée au « financement du coût des réseaux publics d’électricité par les usagers », la Cour des comptes mettait en garde : le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE), payé par les consommateurs, à hauteur d’un peu moins d’un quart du prix moyen hors TVA, pourrait progresser. La Cour estime cette hausse possible à près de 10 €/MWh entre 2023 et 2030, soit une augmentation de l’ordre de 21 %.

La TURPE constitue le tarif d’acheminement de l’électricité des centres de production aux lieux de consommation. De la centrale ou de l’éolienne à l’ampoule de l’appartement. Elle concerne essentiellement RTE, pour le transport de l’électricité sur les lignes à haute ou très haute tension, et Enedis pour la distribution. Si cette taxe est amenée à fortement progresser, c’est que les investissements concernant ces réseaux vont exploser.


Consommation en berne


D’ici 2040, RTE chiffre à 100 milliards d’euros les investissements nécessaires. Quant à Enedis, c’est à peine moins : 96 milliards pour la même période. Ces sommes viseront à renouveler, moderniser l’existant, et le rendre plus résistant aux aléas climatiques. Et si la facture risque d’exploser, c’est surtout à cause des futurs raccordements envisagés. La France développe fortement les énergies renouvelables...

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