Plan social

General Electric : les salariés en grève de la faim

ARTICLE. Nous les avions rencontrés il y a quinze jours devant Bercy où ils appelaient le gouvernement à agir pour défendre leurs intérêts et ceux de la France. Laissés à leur sort, ils entament aujourd’hui une grève de la faim.

/2020/12/General Electric, grève de la faim, souveraineté, plan social

Après trois semaines de grève, les salariés de Villeurbanne de la branche « Grid » (réseaux électriques) de General Electric pensaient pouvoir reprendre le travail dans de meilleures conditions. Mais ce matin, c’est la douche froide. L’accord de fin de conflit présenté ce matin est jugé inacceptable par les salariés du site. La grève qui devait prendre fin est finalement reconduite, et douze salariés se sont mis en grève de la faim sur le site de Villeurbanne.

« Ce matin, en venant prendre mon poste à 5h45, à aucun moment je n’imaginais faire une grève de la faim, raconte Driss Bouiffror au site Rapports de force. Vendredi, après trois semaines de grève, nous avions réussi à trouver un accord avec nos employeurs de manière à suspendre notre grève et reprendre le travail. Malheureusement, ils sont revenus sur la totalité de nos accords. » Et le technicien de General Electric d’ajouter : « Ils veulent qu’on reprenne notre activité sans aucune baisse d’activité, voire en surproduction, comme si de rien n’était, de manière à honorer les commandes préalables. Après trois semaines de grève pleine sans salaire, on nous refuse les accords négociés. Comment pourrait-on reprendre le travail ? »A l’heure actuelle, les salariés ne s’expliquent pas le revirement de la direction de General Electric. « Vendredi, les procès-verbaux laissaient penser qu’on tenait un accord satisfaisant, mais tout a changé durant le week-end », nous confie Aghilas, technicien du site de Villeurbanne.

C’est comme si toutes les discussions de la semaine passée n’avaient servi à rien, alors qu’un certain nombre de lignes avaient bougé sur les volets industriel et social. Le délégué syndical central CGT du site de Villeurbanne, Serge Paolozzi, résume ainsi : « Vendredi, sur le volet industriel, nous avions arrêté un accord de sortie de conflit qui entérinait certains attendus forts : toute l’activité GCB restait à Villeurbanne, 8...