Coup d’arrêt brutal pour la réindustrialisation française. Après un bon redémarrage post-Covid et la création nette d’une centaine de milliers de postes et de 300 sites depuis 2016, c’est la panne. La France n’attire plus. En 2024, « le volume de projets d’investissement annoncé en France a reculé pour la première fois depuis 2019 », de 10% d’après le cabinet Trendeo dans sa neuvième édition de son baromètre des investissements industriels. 13 usines ont disparu en solde net en novembre ; un chiffre qui se rapproche dangereusement de 2009, année noire où la France perdait une vingtaine d’usines par mois.

Si la situation politique chaotique de la France n’aide pas à réparer la confiance des investisseurs, le problème semble plus structurel. Le solde d’ouvertures-fermetures d’entreprises est passé dans le négatif dès le mois d’avril, soit avant les élections européennes du 9 juin dernier, suivies de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron et la récente censure du gouvernement de Michel Barnier. Dans Le JDD, le président du Medef, Patrick Martin, s’inquiète déjà d’une « légère récession ».

Et pourtant, les investissements des industriels européens ne cessent de croître. De 2022 à 2024, ceux-ci ont grimpé à 430 milliards de dollars d’après Trendeo, soit une augmentation de 15% par rapport à la période 2016-2018. Ce montant reste évidemment largement en dessous des investissements chinois (905 milliards de dollars sur 2022-2024) et américains (721 milliards sur la même période). Pour cause, si les industriels européens investissent de plus en plus massivement, ils ne font de moins en moins en dehors de l’Europe. Sur les 430 milliards investis, seuls 124 l’ont été dans l’Union européenne, tandis que 306 milliards ont été dépensés en dehors.

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