La liquidation de la fonderie MBF aura bien lieu
ARTICLE. Mise en liquidation judiciaire, la fonderie jurassienne MBF basée à Saint-Claude avait fait appel de la décision. Ce mercredi 7 juillet, la Cour d’appel a annoncé ne pas suspendre la liquidation Résultat des courses : 284 salariés vont perdre leur emploi, faute de soutien de l’État et des constructeurs automobiles. Mais la lutte, elle, continue.
“On a été mis à mort alors qu’on avait du boulot", a réagi le représentant de l’intersyndicale CGT-CFDT-SUD Saverio Vadala au micro de France 3 Régions. Et pour cause. Le tribunal correctionnel de Dijon avait signé la fin de la fonderie automobile de Saint-Claude dans le Haut-Jura, créée dans l’immédiat après-guerre. L’opération dernière chance avait été lancée par certains salariés pour sauver l’outil de travail et quelques emplois.
“L’État nous a condamnés”
Il manquait encore “la volonté de l’État et des constructeurs” Renault et Stellantis (ex-PSA) qui ont retiré leurs commandes de carters à MBF Aluminium, confiait Nail Yalcin, délégué CGT. “L’État nous a condamnés”. Et ce malgré la bonne volonté des employés, se tenant prêts à être opérationnels dès la rentrée.
Faute de repreneurs, la fonderie avait été placée en liquidation judiciaire. “Nous avons ici des machines qui fondent l’aluminium et nous savons que cet alliage a de l’avenir, contrairement à la fonte”, précise le syndicaliste. Et d’ajouter: “Nous allons aussi nous rappeler au bon souvenir de la région Bourgogne Franche-Comté dont la présidente [la socialiste Marie-Guite Dufay, ndlr], réélue, s’était engagée avant le 1er tour à entrer à hauteur d’un tiers au capital”.
Face aux responsabilités imputées à l’État, Bercy se défend. Selon le ministère, la mission sur ce dossier “ne s’arrête pas avec le prononcé de la liquidation judiciaire”. Il évoque la mise en place d’un accompagnement du territoire de Saint-Claude et des salariés. Le gouvernement avait en effet signé vendredi dernier avec l’industrie automobile la création d’un “fond d’accompagnement et de reconversion des salariés de la filière automobile”.
Faute de trésorerie, une suspension de la liquidation apparaissait comme peu probable. Elle aurait empêché les licenciements, et par extension le paiement du chômage et...