C’est « le résultat d’une politique écologique et énergétique ambitieuse depuis plus de 6 ans », estime pour sa part le ministre de l’Écologie Christophe Béchu. Ou bien, « le résultat direct de la politique énergétique de notre Gouvernement » se félicite quant à elle Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. De plus, « en 2023, nous avons continué à créer des emplois, tout en réduisant encore plus rapidement nos émissions de gaz à effet de serre ! » s’enorgueillit Emmanuel Macron lors de ses vœux de fin d’année. Le gouvernement est plus que satisfait : les émissions de gaz à effet de serre (GES) ont diminué de 4,6 % entre janvier et septembre 2023 par rapport à l’année précédente pour la même période.

Pourtant, difficile de comprendre de prime abord ce qui rend nos dirigeants si fiers d’eux-mêmes. Ce chiffre, -4,6 %, serait-il donc le fruit de la politique gouvernementale en matière d’écologie ? Il y a de quoi en douter. C’est d’ailleurs l’organisme qui a consolidé les données et conclut à ce chiffre, la Citepa qui l’explique lui-même. Dans son baromètre trimestriel publié le 26 décembre, elle souligne que les différentes baisses observées sont principalement liées à « des facteurs conjoncturels ». Quant aux politiques publiques, elles « contribuent également aux réductions des émissions de GES, mais plus progressivement et en général avec une visibilité plus nette sur le moyen et long terme ».

Retour en grâce du nucléaire

La forte baisse observée est notable dans la plupart des secteurs analysés hormis celui des transports (-1,8 %). Dans le bâtiment, les émissions de GES du chauffage, eau chaude sanitaire et cuisson domestique ont baissé de 7,5 %, grâce en partie à une baisse de consommation du gaz naturel (-8,9 %). L’industrie a vu ses émissions diminuer de 9,3 %. Les...