Quand l’UE occulte l’origine des produits agricoles
CONTRIBUTION / OPINION. La colère légitime des agriculteurs grandit et a eu raison du débat dérisoire proposé par Emmanuel Macron. Outre la mise en place d’un vrai protectionnisme, comme en Asie, la claire communication de l’origine des produits est une autre revendication légitime. Dans les deux cas, l’UE est l’obstacle à franchir.
Dans l’histoire que cherchent à nous vendre les communicants de l’Union européenne, il y aurait le fait que l’UE défendrait les consommateurs. Certains s’accrochent à quelques mesures dérisoires, sur les chargeurs de téléphone ou le prix des communications entre pays membres. Mais pour qui prend un peu de recul sur le sens profond des mesures dessinées à Bruxelles, l’intérêt des consommateurs semble bien moins importer que celui des multinationales et des puissants. Outre ce laissez-faire et ce laissez-passer qui profitent essentiellement aux plus forts, il y a, comme aux États-Unis, la volonté de dissimuler l’information quand cela arrange les intérêts du monde des affaires. Et en matière agricole, l’intérêt du monde des affaires, c’est de pouvoir s’approvisionner à sa guise dans le pays que l’on veut (c’est-à-dire le moins cher), sans forcément l’indiquer clairement aux consommateurs si cela est moins vendeur.
C’est ainsi que sur certains produits, comme je l’avais pointé pour l’huile d’olive, il est possible, au lieu d’indiquer le pays d’origine des matières premières, d’indiquer seulement « origine UE ». C’est pratique pour l’industriel : il y a 27 pays, cela permet de changer discrètement d’approvisionnement sans que les clients soient au courant. Pourtant, il est clair que dans un ensemble aussi disparate, la mention du pays d’origine est importante, et devrait constituer une information fondamentale pour le consommateur. Encore une fois, la France est le dindon de la farce, car l’origine française a une vraie valeur (par nos normes plus strictes, et la qualité de nos produits), qui n’est pas valorisée, et nos agriculteurs affrontent une concurrence encore plus déloyale puisque l’origine des produits des autres pays européens peut être cachée dans le fourre-tout de l’UE, alors que les normes ne sont pas toujours les mêmes.
L’UE, c’est l’opacité pour les consommateurs
Pire l’UE autorise la mention d’une « origine non...