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Rachat de Société Générale : la haute trahison verbale de Macron

CONTRIBUTION / ANALYSE. Dans un entretien accordé en marge du sommet "Choose France", Emmanuel Macron s'est récemment dit ouvert à la possibilité d'un rachat de la Société générale par l'un de ses rivaux, l'espagnol Santander. Laurent Herblay, du blog Gaulliste libre, revient sur cette déclaration hallucinante, mais ô combien révélatrice.

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Blondet / POOL/SIPA

 

Interrogé par un journaliste de Bloomberg sur sa position si Santander voulait racheter Société Générale, Macron a répondu : « Oui bien sûr, c’est possible. Cela fait partie du marché. Agir en européens signifie avoir besoin de consolidation en tant qu’européens ». Une réponse hallucinante et irresponsable qui en dit long sur ce président post-national qui se désintéresse à ce point du pays qui l’a élu.

 

Le parti de l’oligarchie étrangère

 

Même Le Figaro, pas le journal le plus hostile aux intérêts du monde des affaires, semble s’être étranglé à la nouvelle, titrant son papier sur le sujet par une citation guère indulgente pour le président : « c’est un peu irresponsable », rapportant aussi que « c’est comme si le président avait mis un panneau ‘à vendre’ sur la Société Générale ». Après les innombrables rachats de nos champions (Péchiney, Lafarge, Alstom, Alcatel, Technip…), et le bilan assez calamiteux de ces opérations en matière d’emplois, de désindustrialisation ou de transferts de technologie, souvent à mille lieux des promesses des acheteurs, les Français sont de plus en plus hostiles au rachat de nos champions par des entreprises étrangères, ce qui avait même poussé l’exécutif à s’opposer au rachat de Carrefour par un distributeur canadien.

 

Il faut dire que les conséquences sont claires aujourd’hui. Un rachat, ce sont des suppressions massives de postes en France. D’abord, le déplacement probable de nombreux emplois du siège dans le pays de la proie. Ensuite, des programmes d’économie encore renforcés (les « synergies » affichées aux marchés par les dirigeants), de manière à « créer de la valeur » pour les actionnaires, et également payer une partie du rachat. Cela signifierait une accélération des suppressions de poste dans la banque, et donc une destruction massive d’emplois et une fermeture accélérée des agences de la banque....

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