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Après trente ans de libéralisation, le Royaume-Uni en passe de nationaliser ses chemins de fer

ARTICLE. C’était une promesse du nouveau gouvernement britannique de Keir Starmer : le Royaume-Uni s’apprête à nationaliser ses chemins de fer. Les travaillistes entendent mettre fin à des décennies de ravages provoqués par la privatisation du rail.

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Amer Ghazzal/Shutterstock/SIPA


Il ne manque plus que la bénédiction royale et ce sera fait. Ce mercredi 20 novembre, la Chambre des lords, la Chambre haute du Parlement britannique a validé la proposition de loi visant à renationaliser les services ferroviaires. Une fois appliqué, la loi permettra de mettre un terme à trois décennies de dérégularisations du ferroviaire, après le virage libéral des années 80 initié par Margaret Thatcher et en l’occurrence, pour le ferroviaire, par le gouvernement conservateur de John Major qui a provoqué la privatisation de la British Rail en 1993.

Pas moins de 25 sociétés ferroviaires régionales avaient alors été créées, ainsi qu'une myriade de sous-traitants privés. Avec, pour conséquence, une libéralisation accrue du marché. Si la doctrine libérale entend qu’avec la concurrence viennent les baisses de tarifs et l’amélioration de l’offre pour les usagers, c'est tout le contraire qui s'est produit au Royaume-Uni. « Les annulations ont atteint des niveaux record », rappelle Louise Haigh, la nouvelle ministre des Transports, qui poursuit : « les tarifs ont augmenté presque deux fois plus vite que les salaires et les contribuables paient au prix fort pour soutenir un système défaillant. »

Plusieurs dossiers épineux ont plongé le Royaume-Uni dans l’embarras au sujet de son réseau ferroviaire. Notamment une vague de grèves massives pendant plus d’un an, associée à des mesures d’économie comme la très impopulaire décision de fermer une centaine de guichets de gare. L’ambition du précédent gouvernement de Rishi Sunak a été également critiquée quand celui-ci, pour faire des économies, a décidé de réduire drastiquement l’envergure du très attendu projet HS2 qui devait initialement relier Londres aux principales villes du nord du pays Birmingham, Manchester et Leeds.


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