Le chemin vers la souveraineté industrielle promise par la macronie s’avère semé d’embûches. Début octobre, le groupe américain Heico a communiqué l’acquisition de  TRAD Tests & Radiations — 8,6 millions de chiffre d’affaires — par sa filiale 3D PLUS basée à Buc (Yvelines). Le groupe américain est désormais bien connu en France, depuis son acquisition de l’entreprise Exxelia en août.

Le changement de fanion de l’entreprise spécialisée dans « la fabrique de composants électroniques : condensateurs, transformateurs, résistances, filtres, capteurs de position, collecteurs tournants, et pièces mécaniques de précision » avait provoqué une polémique à l’Assemblée le 11 octobre. Le député Alexandre Loubet (RN) était monté au créneau. « Le nouveau pillage de ce fleuron s’inscrirait dans une série de trahisons industrielles commises par Emmanuel Macron », avait-il jugé avant de s’en prendre frontalement à Bruno Le Maire. « Vous avez travaillé il fut un temps pour Dominique de Villepin, qui avait dénoncé la lâcheté de ceux qui refusent de défendre les intérêts de la France, aujourd’hui, le lâche, c’est vous », avait-il dénoncé, provoquant une joute verbale à l’Assemblée et par réseaux sociaux interposés entre le ministre de l’Économie et Marine Le Pen.

Autant dire que la nouvelle du rachat de TRAD Tests & Radiations par le même groupe américain va contribuer à l’alimentation du débat sur la souveraineté industrielle de la France. Tout comme Exxelia, ce n’est pas une grande entreprise dont il s’agit ici. TRAD Tests & Radiations, ce sont moins de cent salariés basés à Labège dans la banlieue de Toulouse. Mais TRAD, c’est un savoir-faire hautement technique et ce sont des clients prestigieux et stratégiques pour la France.

Un lien avec le nucléaire civil

Depuis sa création en 1994, TRAD Tests & Radiations est ainsi considéré comme « un leader dans le domaine hautement spécialisé de l’ingénierie...