C’est l’un des fleurons français de l’aéronautique français. Mais il ne devrait plus battre pavillon tricolore encore bien longtemps. L’entreprise lotoise Figeac Aero, et ses 3 500 salariés, est en discussion pour être rachetée par le groupe indien Mahindra. Le fabricant de pièces aéronautiques fondé en 1969 se porte pourtant bien. Avec 447 millions de chiffre d’affaires en mars 2020, il est devenu le premier sous-traitant aéronautique en Europe. Pas épargné par la crise du Covid, l’entreprise a vu ce chiffre fondre de moitié, avant de réussir à sortir la tête de l’eau et de battre un record de flux de trésorerie disponible et réalisé un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros sur le premier semestre de l'exercice en cours. En décembre dernier, le PDG fondateur, Jean-Claude Maillard, se disait même très optimiste sur les perspectives à moyen terme dans les colonnes de La Tribune : « D'ici à 2028, notre chiffre d'affaires va quasiment bondir de 50 % pour s'établir entre 550 et 600 millions d'euros », estimait-il, assurant retrouver rapidement la forme d’avant crise.

Difficile de comprendre la raison de ces négociations en cours depuis plusieurs mois d’après l’hebdomadaire. À 68 ans, Jean-Claude Maillard veut céder l'intégralité des parts de l'entreprise au groupe indien. Celles-ci sont actuellement détenues à 54% par sa famille et à 27 % par le fonds ACE Aéro Partenaires (Tikehau).

Industrie aéronautique en danger

Côté indien, l’intérêt est tout trouvé, au moment où l’aéronautique est en plein essor dans le pays. Rien qu’à l’occasion du dernier salon du Bourget, la compagnie indienne IndiGo Airlines a signé une commande de 500 A320 avec Airbus. Le plus gros contrat de toute l'histoire de l'aviation civile. Le groupe Mahindra, qui pèse près de 17 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel, et qui a déjà développé sa filière...