DécryptagePopulicide
Sommes-nous à la veille d’une nouvelle révolution française ?
Dans la France mondialisée de 2020, le mérite ne découle plus de la capacité à tirer l'épée. La valeur militaire a été remplacée par la valeur économique. Dorénavant, le véritable noble est celui qui sait faire de l'argent. Sommes-nous à la veille d’une nouvelle révolution française ? Guillaume Bigot décrypte.
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En 449 av. J.-C., la plèbe romaine écrasée par des taxes, criblée de dettes (décida de faire sécession. Cela donna lieu à une retraite des citoyens les plus pauvres sur le mont Aventin (d’où l’expression : « Se retirer sur l’Aventin »). Les patriciens durent alors composer avec le peuple et se résoudre à lui accorder des concessions juridiques et politiques, dont la principale fut de lui permettre d’élire des magistrats (déclarés sacro-saints) pour les représenter.
Aujourd’hui, dans les pays développés, c’est la classe dominante qui a fait sécession.
Il ne se passe pas un jour sans que les plus riches exigent : « Baissez nos impôts, sinon nous partirons sous des cieux fiscalement plus cléments. » On ne fait même plus attention au chantage que les chefs d’entreprise exercent un chantage à l’égard du politique : « Ne prenez pas telle mesure ou, au contraire, accordez-nous telle subvention, sinon nous délocaliserons. » Les chefs d’État se sont, de bonne grâce, transformés en super-VRP chargés de vendre leur marque pays, entendre par là : tenter de sauver les meubles.
Les richesses sont censées être courageusement arrachées par des chefs d’entreprise héroïques et des fonds d’investissement audacieux, envers et contre les innombrables obstacles bureaucratiques, fiscaux, et contre l’hostilité de peuples paresseux et jaloux, qui, égoïstement, chercheraient à pré- server leur niveau de vie. Désormais, cette engeance mondialisée et les relais médiatiques qu’elle a achetés, ne se cachent plus pour flétrir le patriotisme et stigmatiser la démocratie. La communauté de destin entre la classe dirigeante et le peuple n’est clairement plus une communauté des acquêts, à peine une communauté réduite aux acquis, et de moins en moins une communauté tout court.
Ainsi le populisme est-il une conséquence, et non une cause, de la défiance du peuple pour les élites. Si le divorce des dominants et...
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