Réforme de la PAC : les agriculteurs furieux, la France attendue au tournant
ARTICLE. Bruxelles a décidé de réduire les financements de la Politique agricole commune pour son prochain budget. Un coup dur pour les agriculteurs français Désemparé, le gouvernement français montre une timide indignation... pour quels effets ?
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Voilà ce qui arrive lorsque l'on confie sa politique agricole aux mains d'une structure supranationale. Dans certains départements ruraux de France, des panneaux de village gardent les séquelles des manifestations agricoles de 2023, restant désespérément toujours à l’envers. Preuve en est que si la colère paysanne a fait mine de s’atténuer, il ne suffirait pas de grand-chose pour qu’elle s’embrase à nouveau. Et si cette étincelle était provoquée par Bruxelles ? Ce mercredi 16 juillet, L’Union Européenne a présenté une nouvelle mouture de la politique agricole commune (PAC). Et tout amène à penser qu’elle pourrait être la source de nombreux conflits sociaux à venir.
Ce jour-ci, la Commission européenne présentait sa très attendue proposition de budget de 2028 à 2034. Avec une enveloppe de 2 000 milliards d'euros — contre 1 400 pour la précédente feuille de route —, il aurait été surprenant de voir le plus haut poste budgétaire réduit. Et c’est pourtant bien l’exploit qu’est parvenu à réaliser Bruxelles, en proposant une enveloppe de 300 milliards d’euros sur la période, contre 387 milliards sur 2021-2027. Une baisse de l’ordre de 20% qui s’inscrit dans le cadre d’une réforme importante de la PAC.
Côté français, les réactions peine à arriver. La PAC étant l’argument préférés — de peu devant les bienfaits du programme Erasmus et du grand marché européen — des zélotes européistes, on peut s’étonner de leur mutisme. Tout juste Benjamin Haddad, Ministre des affaires européenne, s’est-il contenté de qualifier la proposition bruxelloise de d'"ambitieuse". Son de cloche différent du côté de la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, qui a tout de même dénoncé « les risques pesant sur la politique commune la plus aboutie en Europe » et « la souveraineté alimentaire du continent ».
La crainte des lobby environnementaux
Les syndicats agricoles, eux, ont réagi sans trop tarder....