Depuis qu’il n’est plus frexiteur et de moins en moins offensif sur la question européenne, le Rassemblement national se contente de peu. D’après L’Opinion, Amélie de Montchalin, la ministre chargée des Comptes publics a négocié avec la Commission européenne pour réduire de 7,3 à 5,7 milliards d’euros la hausse de la contribution française au budget européen pour 2026. Une petite victoire pour le député RN Jean-Philippe Tanguy, qui y voit « un mensonge odieux qui s’écroule, colporté par tous nos adversaires aux élections et quelques médias fainéants ». « Le système disait qu’il fallait un Frexit pour baisser la contribution financière de la France à l’UE », s'est exclamé le chef de file du courant souverainiste du parti mariniste, tout en nuançant : « La hausse de 5,7 milliards d’euros reste intolérable. »

Les frexiteurs savent de quoi s’en tenir, le RN n’épouse en rien la radicalité qu’une sortie de l’UE suppose. Le parti de Marine Le Pen persiste à proposer une solution intermédiaire, celle de l’entre deux, celle du changement de l’UE de l’intérieur. Maigre victoire, ceci dit. Car il ne s’agit pas là d’une baisse de la contribution de la France à l’Union européenne, mais d’une baisse de la hausse initialement prévue. « La Commission européenne n’est pas une entité exogène avec qui nous ne négocions rien », a déclaré Amélie de Montchalin. Pourtant, Siegfried Mureşan, rapporteur général du budget 2024 au Parlement européen, ne confiait-il pas à Euractiv qu’il était « impossible » d’amender le budget « avant 2027 » ?

Cela fait donc 5,7 milliards d’euros supplémentaires et une augmentation de 21,6 à 27,3 milliards d’euros, à un niveau similaire à celui observé en 2021 et 2022. Suffisant pour amadouer le Rassemblement national ? Le 3 juillet chez RTL, Marine Le Pen suggérait « une année blanche sur notre contribution à l’Union européenne,...