L’adage est bien connu, les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Mais tout de même. Pour s’assurer une quarantaine de votes décisifs du groupe écologiste au parlement européen, Ursula von der Leyen leur a promis d’afficher un objectif de réduction de 90 % d’émissions de CO2 (par rapport à 1990) d’ici 2040. Ce n’est pas une surprise totale, car en février déjà, la Commission européenne proposait cette cible. Les modalités de cette réduction seront précisées dans un texte législatif proposé aux États membres par la prochaine Commission. Bien malin celui capable de dire ce qu’il contiendra, et surtout s’il affichera une méthodologie pour y parvenir.

Réalisable ou pas, la méthode a fonctionné, puisque la présidente a été réélue pour cinq ans, à 401 voix favorables à sa candidature sur 720. Tout en mêlant à ses promesses écologistes des mesures contradictoires, comme celles exigées par une partie du camp allemand d’autoriser l’usage de carburants automobiles synthétiques après 2035, alors que la directive sur l’interdiction des moteurs thermiques l’interdisait initialement. Elle propose également « un nouveau pacte d’industries propres [qui] contribuera à faire baisser les factures énergétiques ». Un pacte dont on voit mal comment il pourrait apporter une réponse rapide à l’augmentation des factures.

L’Europe vise la neutralité climatique en 2050. Elle s’est fixée plusieurs échéances, notamment dans le cadre du « Fit to 55 », autrement dit, « Ajustement à l’objectif 55 ». Ce paquet législatif vise à réduire les émissions de l’UE d’au moins 55 % d’ici à 2030. Ce qui est déjà très ambitieux. Entre 1990 et 2020, bien aidée par la pandémie du COVID, l’UE a vu ses émissions se réduire de 32 %. En revanche l’Agence européenne pour l’environnement se veut moins optimiste pour 2030 : en l’état des mesures prises, la réduction serait de 41 % par...