Alexandre del Valle : « Dire que Giorgia Meloni veut revenir aux années 30 est absurde »
ENTRETIEN. Ce dimanche 25 septembre se tiendront en Italie des élections législatives lourdes d'enjeux. Giorgia Meloni, favorite du scrutin, présidente du parti de droite radicale Fratelli d'Italia et à la tête de la coalition des droites, reste mal connue en France. Quelles sont ses idées ? Le géopolitologue Alexandre del Valle, qui connaît bien le champ politique italien, nous aide à y voir plus clair.
Front Populaire : Vous qui vivez en Italie et connaissez bien la vie politique italienne. Quels sont les grandes thématiques qui structurent les élections législatives prochaines ?
Alexandre Del Valle : En Italie, Georgia Meloni, qui était la présidente d’un tout petit parti il y a encore dix ans, est devenue la chef de file de l’opposition pendant tout le gouvernement Draghi. Elle a eu l’intelligence – ou l’habilité politique – de ne pas participer au gouvernement quand dans le même temps, Matteo Salvini donnait sa caution à Draghi, ce qui a surpris de la part de la personnalité populiste qu’il incarne. En conséquence, Meloni a pris le leadership et l’a imposé sur la droite en général. Elle a réussi à devenir le leader de ces trois droites : celle de Berlusconi, celle de Salvini (la Lega Nord), et celle de son parti, Fratelli d’Italia.
Son programme est très clair. Il consiste premièrement à demander – chose dont ne parle pas beaucoup en France – une réforme de la Constitution et des institutions italiennes, dans le prolongement d’ailleurs de certaines réformes qui avaient été annoncées par le centre-droit et le centre-gauche – à l’époque de Renzi notamment, où l’on avait par exemple réduit le nombre...