Après le drame afghan, marcher dans les pas du général de Gaulle
OPINION. Les circonstances de la dramatique reprise de Kaboul par les talibans sont le signe pour la France qu’il faut qu’elle retrouve sa souveraineté diplomatique en quittant le commandement unifié de l’OTAN.
Le monde et sa géopolitique bascule vers de nouveaux équilibres, la Chine devient la grande puissance, l’Inde suivra, et la vieille Europe est confrontée dans la durée et sur l’intégralité de sa surface, de l’Atlantique à l’Oural, à une menace durable qui nous livre une guerre civilisationnelle pour renverser nos valeurs : l’islamisme.
Les États-Unis — et l’épisode afghan en est une nouvelle preuve —, non seulement ne sont plus et ne seront plus les garants de la sécurité européenne et mondiale, mais ils ont eu le don de nous entraîner dans des conflits inutiles, contre-productifs dont le seul bilan est d’avoir sédimenté dans la durée des pouvoirs fondamentalistes qui sont les bases arrières de ceux qui veulent mettre à mort notre manière de vivre. Il est temps, dans cette nouvelle donne, de cesser par simple obéissance servile au grand frère américain, de ne pas tendre raisonnablement une main diplomatique à la Russie qui, à l’évidence, sera un allié de poids dans les tensions à venir, qui reste le seul grand arbitre dans les zones à haute tension du monde, et reste écoutée là où les États-Unis ont perdu toute légitimité et crédibilité.
En relisant le texte de l’allocution du 21 février 1966 devant les Français, expliquant pourquoi de Gaulle allait faire sortir la France du commandement unifié de l’OTAN, deux réflexions me viennent : primo, il était à l’époque dans le vrai. Secundo, son analyse colle en tout point à la situation actuelle et la même conclusion s’impose : il faut annuler le retour de la France voulu par Sarkozy et qui avait été tant critiqué par le camp gaulliste historique, mais aussi dans tout l’échiquier politique par ceux qui avaient deux doigts de connaissance en géopolitique. Nous devons avoir le courage dans un acte symbolisant un retour à un minimum de...