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Les Britanniques veulent bien de l’UE… mais sans ses désavantages

ARTICLE. Si une courte majorité des Britanniques disent regretter la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, ils sont très peu nombreux à vouloir y retourner en l'état. De quoi faire relativiser les détracteurs obstinés du Brexit.

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Vuk Valcic/ZUMA/SIPA


Les Britanniques regrettent le Brexit. Cela semble entendu pour la plupart des européistes qui ne manquent pas de régulièrement le rappeler. En juin, un sondage — le dernier d’une liste assez longue à ce sujet de l’institut YouGov — révélait que 56 % des Britanniques estimaient que la décision de quitter l’Union était mauvaise. Alors qu’à l’inverse, seuls environ 31 % des personnes interrogées considéraient qu’il s’agissait là d’une bonne décision. Près de deux tiers jugeaient même nécessaire un rapprochement avec l’Union européenne.

Mais à y regarder plus près, les opinions semblent moins favorables à l’Union européenne que ses partisans ne semblent absolument vouloir le faire croire. Un nouveau sondage de YouGov publié ce 14 juillet met en lumière cette apparente contradiction. Si 54 % des Britanniques se déclarent favorables à une réintégration dans l’UE, ce chiffre chute à 36 % dans le cas où cette réintégration se ferait au détriment des clauses de non-participation existantes entre le Royaume-Uni et l’UE avant 2016.

L’UE, oui mais...


Traduction : les Britanniques veulent bien de l’Union européenne, à la condition de ne pas sacrifier une partie de leur souveraineté. L’UE oui, mais sans ses désavantages. Avant 2016 Londres conservait sa mainmise sur sa propre politique monétaire n’intégrant pas la zone euro. Elle ne participait pas non plus à l’espace Schengen pour conserver la main sur sa politique migratoire et elle limitait juridiquement la Charte des droits fondamentaux de l’UE. C’était le temps de l’Europe à la carte. Le beurre et l’argent du beurre.

C’est d’ailleurs aussi pourquoi, bien que largement critiques vis-à-vis du Brexit, les britanniques ne sont pas pressés de retourner sous le giron de Bruxelles. Plus de quatre personnes sur dix (44 %) jugent qu’un retour dans l’UE n’est pas une priorité à l’heure actuelle, compte tenu des autres problèmes auxquels...

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