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Ces "petits trafics entre amis" auxquels s'adonnent des élus européens

ARTICLE. À la Une du journal Libération le 2 décembre : « petits trafics entre amis », une enquête « exclusive » sur les abus de la Cour des comptes européenne (CCE), le contrôleur financier des institutions et fonctionnaires de l’UE. Une enquête sérieuse qui révèle toute l’étendue du réseau d’influence tissé par plusieurs élus essentiellement issus du PPE (Parti populaire eurpéen, droite libérale). Et, en toile de fond, l'influence allemande.

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« Voilà un vrai scandale, non pas d’État, mais d’États ! » L'éditorial d'Alexandra Schwartzbrod dans Libération et publié en Une de l'édition du 2 décembre donne vite le ton. Les éditos de Libération sont assez révélateurs de la position du journal et généralement peu ambivalents, et celui-ci ne fait pas exception. Les révélations de l'enquête de Libération sont, dixit l'éditorialiste, « gravissimes » car témoignant de « pratiques malhonnêtes et indignes qui fragilisent une construction, l’Union européenne, qui a déjà bien du mal à résister aux mauvais vents du souverainisme »… et déplore que ces scandales touchant la Cour des comptes européenne (CCE) « apportent du grain à moudre à tous les eurosceptiques au moment même où l’Europe apparaît comme le seul rempart contre la montée des populistes et des nationalistes ». Rengaine vue et revue, mais qui a le mérite de reconnaître l'essentiel : plus que jamais, la corruption a fait son nid à Bruxelles.

Mais quel est ce « scandale » dont on nous parle ? Le 26 novembre, Libération publiait le premier volet de son enquête « exclusive » sur les institutions européennes, dans laquelle était mise en lumière l’existence d’un vaste réseau de trafic d’influence, de conflits d’intérêts non-déclarés et de violation des règles d’éthique par des eurocrates majoritairement issus du Parti populaire européen (PPE). Le PPE est majoritaire au Parlement européen et rassemble des partis conservateurs et de droite libérale, mais il demeure largement dominé par les chrétiens-démocrates allemands de la CDU-CSU depuis l’élection d’Angela Merkel en 2005, soit depuis seize ans. Libération a simplement « tiré le fil de l’affaire Pinxten », un eurocrate belge ex-membre de la CCE (2006-2018) condamné par la CJUE le 30 septembre pour avoir détourné 500 000 euros selon l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), et a découvert toute l’étendue...

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