Union européenneingérence

Et si Poutine appelait à voter Le Pen ?

OPINION. Trois éminents chefs de gouvernement européens ont signé hier une tribune dans Le Monde appelant à voter Macron pour faire barrage au RN. Qu’aurait-on entendu si Vladimir Poutine avait fait de même en défense de Marine Le Pen ? Pierre Lévy, rédacteur en chef du mensuel Ruptures, s’est amusé à l’imaginer.

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Décidément, cet homme ne recule devant rien ! On savait que le président russe osait tout sans vergogne, mais là, cela dépasse l’entendement : à quelques encablures du second tour, il vient de signer un texte, dans le plus grand quotidien national français, qui appelle ouvertement et explicitement à voter pour Marine Le Pen.

Et ce, alors même que l’Union européenne, depuis des mois, ne cesse de mettre en garde la Russie contre toute tentative de s’ingérer dans les élections nationales des Etats membres. Une commission spéciale de l’europarlement a même été créée pour repérer et dénoncer les manoeuvres russes (mais aussi chinoises) susceptibles d’influencer les « citoyens européens ». Cette instance est présidée par le très respecté Raphaël Glucksmann, dont on espère, désormais, une réaction rapide et indignée.

Pour sa part, le Conseil constitutionnel va probablement se saisir de cette atteinte gravissime à nos institutions au moment clé du choix des Français.

L’hôte du Kremlin écrit notamment : « le second tour de l’élection présidentielle française n’est pas, pour moi, une élection comme les autres », car, rappelle-t-il, « la France est au cœur du projet européen ». Il fait l’éloge de la concurrente du président sortant, et souligne les combats communs qu’il a menés avec cette dernière.

Il décrit enfin la France telle qu’il la voit et l’espère, et conclut sans honte : « j’espère que les citoyens de la République française la choisiront ».

En dernière minute, on apprend cependant que la direction de la rédaction du Monde – car c’est bien de ce journal qu’il s’agit – s’est rendu compte de sa bévue. Elle a, dieu soit loué, retiré cet infâme libelle, et l’a remplacé par une tribune (toujours accessible en ligne) signée par le chancelier allemand Olaf Scholz, ainsi que par ses homologues espagnol et portugais, Pedro Sanchez et Antonio Costa....

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