Dans la nuit du 6 au 7 janvier 2023, le représentant de la Californie, Kevin McCarthy a été élu « speaker » de la « House of Representatives », au 15e tour de scrutin, à la majorité simple, avec à peine plus que la majorité requise. Les Représentants peuvent enfin prêter serment et la Chambre recommencer à fonctionner. Certes la marge des républicains sera faible (4 voix), et certes les « Never Kevin », ces « dissidents », trumpistes et/ou ultra conservateurs, ont bien fait comprendre qu’ils entendaient, pour les deux ans à venir, tirer bien à droite les lois votées par la Chambre. Mais le défaut qui est généralement prêté à McCarthy (sa trop grande souplesse idéologique) lui servira pour réussir. Les ex-dissidents pourront obtenir de lui le respect des engagements pris durant les âpres négociations qui ont accompagné cette difficile élection. McCarthy devra donner aussi quelques assurances aux démocrates pour ne pas risquer d’être évincé, car, pour la première fois dans l’histoire constitutionnelle américaine, cette possibilité a été incluse dans l’accord qui a permis cette élection…

Quels sont les grands sujets que la Chambre va devoir trancher dans les semaines qui commencent ? Principalement le relèvement — ou pas — du plafond de la dette publique américaine, ce qui aura une incidence, notamment, sur le financement de l’État fédéral et, en particulier, le déblocage des 45 milliards votés après la venue de Zelensky devant le Congrès (décembre 2022) pour abonder la guerre en Ukraine. Or, les républicains veulent réduire le budget fédéral et désirent qu’il soit mis fin à ce conflit. Par ailleurs McCarthy a dû promettre de nombreuses concessions aux « dissidents » dont les plus importantes, qui peuvent affecter la France sont, outre, la possibilité de déposer le « speaker », des postes garantis dans les puissants « commitees » (commissions), notamment celles qui vont enquêter sur la famille Biden,...