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Guerre économique : annulation du contrat du siècle entre le français Naval Group et l’Australie

ARTICLE. L’Australie vient d’annuler le contrat de livraison de 12 sous-marins Attack par Naval Group. Contre toute attente, ce sont le Royaume-Uni et les USA qui récupèrent la mise. Le quai d’Orsay et le ministre des Armées ne décolèrent pas et parlent de « trumpisme » de la part de l’actuel président américain Joe Biden.

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C’est un coup de poignard dans le dos que viennent de recevoir la France et Naval Group mercredi 15 septembre, à 23 heures. Le Premier ministre australien Scott Morrison a annoncé l’annulation du contrat qui le liait avec notre pays depuis 2016. Envolé, le projet de construction des 12 sous-marins de classe Attack. Envolés, les 57 milliards d’euros du contrat. Envolée, la crédibilité internationale de la France et de l’industriel français qui subit, bien malgré lui, les aléas d’une traîtrise diplomatique.

Les américains et britanniques… en sous-marins !

Le symbole est de taille. Scott Morrison a fait cette annonce non pas à la presse, mais lors d’une visioconférence avec son homologue britannique Boris Johnson, ainsi que le principal acteur de cette affaire, Joe Biden, qui présidait l’événement. Un partenariat a été conclu entre les trois nations sur la base d’une livraison d’une « une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire à l’Australie ». Un comble quand on connaît par ailleurs la défiance absolue de l’Australie quant à cette source d’énergie.

Bien qu’il s’agisse d’un réel coup assené à la France par-derrière, le successeur de Donald Trump a assuré que les États-Unis continueront à « travailler étroitement avec la France » qu’elle qualifie de « partenaire clé ». Des propos qui cachent mal la guerre de l’information menée depuis de longs mois pour discréditer le groupe français. Lors d’une audition au Sénat, en février 2020, Hervé Guillou, alors Pdg de Naval Group, avait dénoncédes attaques « médiatiques à charge » en Australie, relayées par « un certain nombre de médias qui ne nous veulent pas que du bien ».

De l’autre côté de l’Atlantique, on s’étrangle et la fureur guette. En France, le ministère des Affaires étrangères et le ministère des armées ont publié un communiqué commun. « Le choix américain qui...

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