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Guerre en Ukraine : premières conséquences de Bruxelles à Berlin

OPINION. Le soubresaut militaire déclenché par l’agression de l’Ukraine par la Russie laisse entrevoir une certaine unité européenne… en apparence. Car en réalité, c’est bien au niveau des États que la mue va s’opérer.

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Le conflit russo-ukrainien constitue une rupture historique ; il introduit une nouvelle donne stratégique à l’échelle continentale et planétaire, dont les principaux aspects se révéleront dans la durée. Dans l’immédiat, l’Union européenne (UE) voit dans cette crise majeure une opportunité pour tenter d’exister un peu sur la scène internationale. Mais c’est bien sûr au niveau des États que les changements les plus importants seront observés. Parmi eux, l’Allemagne a déjà pris acte de l’ouverture d’une nouvelle ère et en a tiré des conséquences radicales, en annonçant son réarmement et sa volonté de devenir un acteur géostratégique de poids.

La Commission européenne sur tous les fronts

La guerre en Ukraine donne des ailes à Ursula von der Leyen. À l’offensive des troupes russes, elle a décidé d’opposer une offensive de communication qui en fait l’incarnation médiatique de l’UE, loin devant les très pâles Charles Michel (président du Conseil européen) et Josep Borrell (Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères). Au cœur de ces interventions figure bien sûr le renforcement des sanctions économiques et financières visant Moscou ; mais l’indignation légitime suscitée par l’agression russe donne à la présidente de la Commission l’occasion d’aller au-delà de cette pratique habituelle, comme si la crise devait être aussi l’occasion pour l’UE d’acquérir un peu de la substance politique qui lui fait tant défaut. Rien de tel, après tout, que la confrontation à une grande puissance agressive pour faire quelques pas dans cette direction. Aussi Mme von der Leyen a-t-elle estimé qu’il lui appartenait de plaider en faveur de l’intégration de l’Ukraine dans l’UE, oubliant, le temps d’une déclaration, que son opinion en la matière est nulle et non avenue : la Commission n’est que la gardienne des traités, la procédure d’admission est aussi longue que complexe et l’adhésion de l’Ukraine ne suscite pas un...

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