Installation chinoise dans le port d’Hambourg : l’Europe aveugle sur ses menaces ?
OPINION. Avec l’aval du chancelier allemand Olaf Scholz, le gestionnaire du port de Hambourg a été en partie racheté par l’entreprise tentaculaire Cosco Shipping, propriété de l’État chinois.
Au fur à mesure que la guerre russo-ukrainienne continue de marquer l’actualité, les Européens croient de plus en plus que la Russie est la seule déstabilisatrice du Vieux Continent. Les médias encouragent notamment cette croyance en problématisant sans cesse la dépendance énergétique à l’égard de la Russie. On ne nie pas que la dépendance russe est une menace potentielle pour la souveraineté des États européens. Cependant, force est de constater que la plupart des journalistes européens ne voudraient pas appliquer le même critère aux autres dépendances extérieures, en particulier vis-à-vis de la Chine.
Effectivement, l’entreprise d’État chinoise Cosco a pris récemment une part majeure dans le port d’Hambourg en y augmentant ses contributions financières. Cela doit être un grand scandale politique considérant l’importance historique et stratégique du port de la mer du Nord. Mais les médias allemands, voire européens, n’en parlaient guère, même si un certain nombre d’Allemands ont critiqué cette tentative d’infiltration géopolitique chinoise. D’ailleurs, les dirigeants allemands et bruxellois ne cherchent pas à remettre en cause l’installation chinoise dans le port d’Hambourg. En particulier, le gouvernement allemand assure qu’il s’agit de coopérations économiques avec la Chine. Et quant à la Commission européenne, elle reste tranquille, comme si rien ne se passait.
Réalité inquiétante de la dépendance européenne vis-à-vis de la Chine
Au fait, l’affaire Cosco ne représente qu’une petite part de l’offensive géopolitique de l’Empire du Milieu sur le Vieux Continent. Depuis que Pékin a lancé son projet de Nouvelles Routes de la Soie, qui consiste à déplacer le centre géo-économique de l’Atlantique vers le continent eurasiatique, les Chinois se sont efforcés de mettre la mainmise sur des ports européens majeurs.
Pour ce faire, Pékin n’a cessé de financer massivement les pays européens en difficulté comme la Grèce et l’Italie. Cela a été justifié, voire embelli, au nom...