Front Populaire : Boris Johnson a évoqué « l’instinct grégaire » du Parti conservateur pour dénoncer les démissions en cascade autour de lui. Qu’entendait-il par là ?

Jeremy Stubbs : C’était sa façon d’indiquer qu’il n’était pas d’accord avec la décision de ses collègues de le forcer à démissionner. Cette décision était collective : au lieu d’y voir une volonté générale, il l’attribue à une tendance chez les uns et les autres à suivre le groupe par pur instinct d’imitation. Il insinue que ses collègues ont capitulé devant l’esprit de troupeau, tandis que lui reste droit dans ses bottes jusqu’au bout.

L’expression que vous relevez si pertinemment en dit long sur le caractère de Boris Johnson. Même après la démission de cinquante-neuf ministres, sous-secrétaires d’État et chefs de cabinet, il reste impénitent et ne considère pas qu’il a pu avoir tort.

FP : Le scandale du Partygate a éclaté il y a plusieurs mois. Que s’est-il passé ces dernières semaines pour que tout s’accélère pour Boris Johnson ? La critique des scandales cache-t-elle autre chose, de la simple querelle politicienne à l’opposition frontale à la politique qu’il a menée ?

JS : C’est surtout l’effet cumulatif des scandales qui se sont succédés. Après chaque nouvelle affaire, son image de chef et sa cote de popularité prenaient un coup. Chaque fois, il...