« En arrivant au studio, j’ai vu un boyscout accomplir une bonne action. Il aidait les Rolling Stones à traverser la rue. » La vanne est signée de l’animateur David Letterman et date de… 1997. Si le gang de Mick Jagger continue de rançonner les stades 27 ans après de façon toujours digne, la boutade pourrait fort bien s’appliquer au 46e président américain, tant son état de santé est jugé plus que préoccupant jusque (et même surtout) à l’intérieur de son propre camp. Retour sur une fin de partie annoncée qui aurait le mérite d’éviter une élection pour rien, car jouée d’avance.

Naufrage

Lapsus, bégaiements, phrases et idées sans suite, visage figé et regard perdu : c’est peu de dire que le premier débat de Joe Biden face à Donald Trump a tourné au naufrage. Jeudi 27 juin dernier, c’est un président plus que diminué qui s’adresse aux Américains et qui ressemble à s’y méprendre aux vieux apparatchiks crépusculaires de l’ère post-Brejnev de l’ex-URSS, ces Andropov ou Tchernenko séniles qui ne parvenaient pas à masquer leur état avancé de délabrement physique et intellectuel. Déjà bien connu du grand public, l’état de santé cognitif du président apparait crument dans toute la violence de sa réalité. D’où une seule question dans l’opinion et dans le camp démocrate : quand Biden aura-t-il la lucidité de se retirer du jeu et qui pour concourir à sa place face à un Trump revigoré ? C’est chose faite.

Professionnalisé

Depuis le début de l’année, les journalistes qui suivent la campagne de Donald Trump, d’abord pour les primaires et depuis peu pour le scrutin présidentiel à venir, s’accordent sur un point : Trump fait une très bonne campagne. Mettant (un peu) en sourdine sa propension à l’outrance et à l’exagération, son agressivité et ses tendances complotistes, il fait le job. Bien mieux qu’en...