Il est loin le temps où Varsovie tenait tête à Bruxelles. Depuis que Donald Tusk, l’ancien président du Conseil européen, est revenu à la tête du gouvernement après avoir battu le PiS (Droit et justice), la Pologne redouble de zèle européiste. Notamment en ce qui concerne la politique internationale et la volonté de mettre en place une « défense européenne », en poussant pour accélérer cet agenda.

C’est ainsi que ce mardi 2 juillet, à l’occasion d’une rencontre entre les deux chefs d’État, le Premier ministre polonais a appelé son homologue à la rescousse : « Il ne fait aucun doute qu’il est également dans l’intérêt de l’Allemagne que la frontière soit protégée de manière efficace et que la Pologne, l’Allemagne et l’Europe soient en sécurité en cas d’agression à la frontière orientale », a-t-il lancé à Varsovie, faisant référence à un projet de « ligne de défense » à la frontière orientale de l’Union. Cette « initiative, baptisée East Shield », a été lancée par la Pologne et les États baltes (la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie), afin de demander à l’UE de mettre en place des infrastructures afin de dresser une ligne de défense terrestre en cas d’agression de la part de la Russie ou de la Biélorussie.

La Pologne réclame le bouclier allemand

Pour cela, il faut évidemment des financements, mais aussi une industrie et des compétences et Donald Tusk compte bien s’appuyer sur celles de l’Allemagne. Celle-ci « doit jouer un rôle de leader en matière de sécurité européenne et polonaise », a lancé le Premier ministre polonais, qui appelle de ses vœux à une « défense européenne » qui ne dit pas son nom, mais qui tend de plus en plus à devenir un état de fait depuis la mise en place du fonds de défense européen en 2021, à la suite de l’invasion de...