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La Russie est-elle infréquentable ?

VOS IDEES. Cette semaine, notre abonné défend une vision diplomatique médiane pour la France. Pour lui, notre pays devrait accepter la main tendue par le président russe Vladimir Poutine, ce qui permettrait de rééquilibrer le rapport de force stratégique mondial. Réaliste ?

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Nous mettons à l’honneur aujourd’hui l’idée qui a recueilli le plus de mentions « j’aime » dans la section « vos idées » la semaine dernière (entre le lundi 26 avril et le dimanche 2 mai). Elle a été publiée le 30 avril par notre abonné Ysengrin :

« Poutine tend la main à l'occident (US, France). Il se sent à l'évidence un occidental et ne s’est tourné vers la Chine uniquement par défaut. Pourquoi considère-t-on la Russie comme un ennemi ? L'occident aura bientôt besoin de la Russie pour faire face au risque chinois. A l'heure actuelle, elle est aussi démocratique que bien d’autres…Le charisme et la forte personnalité de Poutine ferait-elle peur à nos dirigeants affairistes et mondialistes idéologiques ? »

Notre abonné regrette une tendance russophobe chez les gouvernants occidentaux, qui ne se retiennent pas de critiquer ouvertement la Russie, voire de la considérer comme l’un des plus grands ennemis du « monde libre ». Au contraire, il voit dans Vladimir Poutine un interlocuteur potentiel pour une ouverture diplomatique et un contrepoids au nouveau géant chinois.

Une hostilité française moderne

Ça n’aura échappé à personne, la Guerre froide est terminée. Pourtant, à entendre les responsables politiques occidentaux et français, on jugerait que la moindre étincelle pourrait déclencher l’hiver nucléaire. Pour rappel, seulement trois mois après son élection, le président américain Joe Biden a ainsi qualifié le Vladimir Poutine de « tueur ».

Du côté français, Emmanuel Macron déclarait encore le 17 avril dernier, après les mouvements de troupes russes à la frontière ukrainienne, « qu'après un comportement inacceptable, en effet, nous devons sanctionner ». Déjà, en novembre 2018, le président avait estimé que « la Russie, qui est à nos frontières (…) a montré qu’elle pouvait être menaçante » pour justifier son projet de « vraie armée européenne ».

Cette attitude agressive vis-à-vis de la Russie n’est pas nouvelle. Nicolas Sarkozy s’était...

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