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L’Europe a-t-elle les moyens de son bellicisme ?

CONTRIBUTION / OPINION. Alors que les grandes puissances négocient un accord de paix qui s’annonce défavorable à Kiev, l’Europe tente d’affirmer son rôle stratégique. Mais entre les contraintes budgétaires et des capacités militaires limitées, ses marges de manœuvre restent faibles.

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Crédits illustration : ©Christian Liewig / POOL/SIPA


Pendant que les États-Unis, la Russie et l’Ukraine discutent d’une solution de paix qui sera forcément défavorable à Volodymyr Zelensky, les alliés européens de Kiev cherchent à se positionner. Il semble néanmoins que le rapport de force soit du côté de Vladimir Poutine qui s’est toujours inscrit dans une stratégie du temps long. Alors que l’Europe, par la voix d’Emmanuel Macron, se dit prête à endosser un rôle plus offensif dans cette guerre, en a-t-elle seulement les moyens ? Les citoyens des pays concernés en ont-ils la volonté ? En proie à une situation budgétaire plus que préoccupante et à une fracturation de l’opinion publique, l’Europe n’a en réalité qu’une très faible marge de manœuvre.

Un déséquilibre économique problématique


Outre les capacités militaires déjà amoindries des pays européens, cette guerre met en lumière une réalité brutale, ces derniers n’ont pas les moyens d’entrer en économie de guerre. Hormis la Pologne qui a hissé à 4,7 % la part de son PIB dédiée à la défense pour 2025, aucun autre pays européen ne semble être prêt à suivre cette voie. Cela contraste avec une économie russe peu endettée qui consacre 6,5 % de son PIB à son budget militaire.

De plus, les armées nationales n’ont ni les effectifs ni les moyens matériels d’affronter les forces de Vladimir Poutine. Une grande partie du matériel de guerre a déjà été transmise à l’armée ukrainienne et n’a pas été remplacée. La France doit également renforcer sa force aérienne pour être crédible. Un tel réarmement aurait un coup bien trop lourd pour un pays déjà profondément endetté et qui fonctionne sur un budget 2025 adopté historiquement tard et qui ne rassure pas les économistes.

Entamer une mue industrielle à même de nous faire passer en économie de guerre suppose donc d’accroître un endettement déjà conséquent qui risquerait...

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