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Le double jeu de la Commission européenne en matière de nucléaire

ARTICLE. D’après les informations du Figaro, la lettre de mission du commissaire européen à l’Énergie a été modifiée en douce depuis sa première version du 17 septembre. Une modification qui fait la part belle au renouvelable qui risque de nuire au nucléaire français.

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Virginia Mayo/AP/SIPA


Face à Bruxelles, ne jamais relâcher sa vigilance. La Commission européenne est tellement coutumière des coups de force, placés en douce pour que tout bon politique français un tant soit peu préoccupé par son pays soit sur le qui-vive. Après le passage en force et la signature du traité Mercosur entre Ursula von der Leyen et les pays du Mercosur, contre l’avis de la France, c’est désormais le nucléaire français qui pourrait souffrir prochainement des desiderata de l'UE.

Le diable est dans les détails. Ou plus précisément, d’après Le Figaro, il se niche dans une lettre de mission adressée au danois Dan Jørgensen, commissaire européen à l’Énergie et au Logement. Encore plus précisément, dans une mise à jour du courrier initial daté du 14 septembre. Désormais, il est écrit que le Commissaire devra « proposer une initiative pour booster le déploiement du stockage de l’énergie et des énergies renouvelables, y compris en proposant un objectif pour les renouvelables en 2040 ».

L’UE devrait donc proposer un nouveau coup d’accélérateur aux renouvelables, après avoir rehaussé plusieurs fois ces dernières années les objectifs. En mars 2023, l’UE avait fixé son objectif contraignant de part des énergies renouvelables dans le mix énergétique final pour 2030 à un minimum de 42,5 %, contre 32 % initialement. Le 6 février 2024, la Commission européenne a présenté des recommandations concernant l’objectif climatique de l’UE pour 2040, mais sans rentrer dans ce type de détail. On sait dorénavant que Dan Jørgensen sera mandaté pour proposer un nouvel objectif chiffré dans ce cadre.


La guerre ne fait que (re)commencer


Si Paris a fort peu goûté à cette petite correction, c’est qu’elle nuit à son combat énergétique (et sémantique) : faire accepter le nucléaire à une Commission perfusée à l’idéologie allemande et donc par nature hostile à la...

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