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Le Royaume-Uni veut envoyer la Royal Navy défendre ses pêcheurs

ARTICLE. Les négociations entre Londres et Bruxelles sont au point mort alors que l’échéance du 31 décembre approche. Une fois ce jour passé, le Royaume-Uni retrouvera la souveraineté de son littoral, dont seront exclus les Européens. La France de la pêche pourrait être la grande perdante du Brexit.

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C’est un petit point de détail. A peine 0,1% du PIB du Royaume-Uni. Pourtant la pêche est devenue, ces derniers mois et plus particulièrement cette dernière semaine, le point central du blocage des négociations entre le gouvernement de Boris Johnson et l’Union européenne. L'échec des dernières discussions sur la sortie du Royaume Unie de l’UE, mercredi, rend improbable un accord commercial signé d’ici le 31 décembre, date à partir laquelle les directives de l’Organisation mondiale du commerce s’appliqueront par défaut. A compter du 1er janvier 2021, le Royaume-Uni récupérera le plein usage de sa souveraineté maritime et de sa zone économique exclusive.

Pour mettre la pression sur ses partenaires européens, le premier ministre britannique, par la voix de son secrétaire à l'environnement, George Eustice, avait menacé à la Chambre des lords, en mars dernier, de mettre des patrouilleurs de la Royal Navy à disposition de la surveillance maritime. Une menace qu’il a réitérée en l’élevant d’un cran, cette semaine : quatre patrouilleurs, deux en mer et deux en attente dans les ports seraient déployés en janvier. Leur mission serait l’inspection, voire, la saisie de tous les bateaux de pêche français et européens qui entreraient désormais illégalement dans les eaux britanniques.

L’enjeu porte sur une renégociation annuelle des quotas de pêche entre la couronne britannique et ses voisins européens. Ces derniers n’en veulent en aucun cas, se déclarant favorable à un “no deal” plutôt qu’à un mauvais accord. En 2017, en échos à la validation du Brexit par le peuple britannique, Theresa May avait déjà émis le souhait de mettre fin à la convention de Londres et donc de l'adhésion de son pays à la politique commune de la pêche (PCP). Une pilule amère dont l’origine remonte à 1973 : Albion avait peu goûté à la manœuvre de l’Union européenne qui, peu après...

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