InternationalProtectionnismeFPContenu payant

Accord de libre-échange UE-Inde : Bruxelles sous pression

ARTICLE. Alors que l’Inde négocie un accord de libre-échange avec l’Union européenne, son ministre des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, assure que son pays ne se soumettra pas aux normes imposées par Bruxelles, notamment en matière environnementale.

accord-libre-echange-inde-ue
Crédits illustration : ©Image/B Elmenthaler/Shutterstock/SIPA


Face au rapprochement entre la Chine et la Russie d’une part et à la politique agressive de droits de douane imposée par Donald Trump d’autre part, l’Union européenne est en peine pour élargir son cercle de partenaires commerciaux. Et New Delhi espère bien profiter de la situation.

Avant même sa visite prévue ce mardi à Bruxelles, le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, s’est montré résolu à « approfondir et renforcer » les relations avec l’Union européenne. « Et j’ai de bonnes raisons de croire que l’UE partage ce souhait », a-t-il lancé, faisant référence aux négociations en cours autour d’un accord de libre-échange discuté avec l’Union européenne depuis 2007 — avec une suspension des négociations entre 2013 et 2022. En février dernier, la patronne de la Commission européenne qualifiait déjà le potentiel accord de « plus important de ce type au monde ».


« Nous sommes opposés à l’idée qu’une partie du monde établisse des normes pour tous les autres »


Mais elle n’est pas la seule à y mettre de grandes ambitions. Le ministre indien aussi, et il pose déjà ses conditions. « Nous sommes opposés à l’idée qu’une partie du monde établisse des normes pour tous les autres », a-t-il déclaré, fustigeant le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF). Cet instrument mis en place par l’UE dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe, qui vise la neutralité carbone, cherche à éviter les fuites de carbone. C’est-à-dire empêcher l’importation de biens produits dans des pays aux normes environnementales moins strictes — comme l’Inde par exemple — en faisant payer aux importateurs le prix du carbone qu’ils auraient dû payer s’ils avaient produit dans l’UE. Cette taxe lancée fin 2023 s’applique à certaines importations jugées très émettrices de CO2, comme l’acier, le ciment, l’aluminium et certaines sources d’énergie. « Nous avons de très sérieuses réserves...

Vous aimerez aussi