Les conclusions qu'il faut tirer du face-à-face Trump – Vance –Zelensky
CONTRIBUTION / ANALYSE. La visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky le 28 février à Washington fait couler beaucoup d'encre et de salive. Pour Jacques Sapir, il s'agit de dépasser les simples considérations médiatiques pour tirer – sérieusement – les conséquences de ce qu'il s'est passé dans le Bureau Ovale.
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L’affrontement qui s’est déroulé le 28 février entre d'un côté le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et de l'autre le président et le vice-président des États-Unis, Donald Trump et J.D. Vance, a été spectaculaire et significatif. Mais il n’a pas été ce qu’en disent nombre de chaines d’information en continu, dont le comportement à cet égard ne cesse d’interroger. Sommes-nous sortis du domaine de l’information pour entrer dans celui de la propagande ?
La partie filmée de la rencontre dure en effet 40 minutes – bien plus, donc, que les quelqu 6 ou 7 minutes qui passent en boucle sur des chaines comme LCI, BFM et consorts. Quand on regarde l’ensemble, on voit bien la réunion, qui est au départ assez cordiale, dérape devant l’obstination (mais aussi le langage) de Volodymyr Zelensky qui interrompt brutalement J.D. Vance. L’ensemble de cette rencontre, et singulièrement le comportement du président ukrainien, interrogent l’observateur.
Une catastrophe médiatique
Du point de vue d’une possible négociation, la stratégie de Volodymyr Zelensky parait comme inadaptée, voire stupide. Le président ukrainien, venu à Washington pour signer (en théorie) un accord sur les terres rares et autres minerais, s’obstine à mettre des conditions à toute négociation avec la Russie, attitude qui pouvait être perçue (et qui l’a été) comme un refus de négocier. En fait, Volodymyr Zelensky n’avait rien à proposer et ne disposait d’aucune carte ou atout de négociation à faire valoir. Ce que lui a d'ailleurs fait remarquer Donald Trump. Pourquoi, alors qu’il est dans une position de faiblesse, le président ukrainien se refuse-t-il à tout compromis ?
On peut alors se demander si Zelensky n’a pas voulu sauver son image de « Churchill ukrainien » aux dépens de son pays. L’argument avancé par Trump sur le nombre de morts, sur le fait que l’armée ukrainienne est en difficulté et qu’elle a...