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Les « Pandora Papers », une opération de diversion américaine ?

ARTICLE. L’affaire des « Pandora Papers », révélée par l’ICIJ et mettant en lumière les pratiques d’optimisation fiscale de nombreux chefs d’État et magnats du monde entier, a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours. Mais certaines zones d’ombres subsistent…

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L’enquête de l’ICIJ sur les créations de sociétés offshore dans le monde a beau s’intéresser à une pratique moralement douteuse, celle-ci n’en reste pas moins légale. En vérité les pays du G7 ne se donnent pas les moyens de lutter efficacement contre l’optimisation fiscale et aucune des cibles d’envergure visées ne vient d’un de ces pays. Une diversion pour légitimer un impôt mondial et faire avancer l’agenda atlantiste ?

Rappelons-le : juridiquement parlant, l’optimisation fiscale n’est pas une fraude. Elle consiste à baisser le montant des impôts que nous payons sur une société en l’installant dans un autre pays présentant un taux d’imposition plus clément. La fraude fiscale est en revanche une dissimulation de revenus, un détournement véritablement « illégal » d’un système fiscal dans le but de ne pas payer d’impôts. Si l’optimisation fiscale est légale, elle nuit cependant à l’intérêt national en permettant aux multinationales et autres sociétés d’employer et de payer leurs impôts ailleurs, plutôt que de stimuler la croissance et l’emploi dans leur pays d’origine.

Mais bien qu’il soit très difficile de combattre cette pratique dans le cadre actuel de « libre-circulation des capitaux » au sein de l’UE et avec les pays qui ont signé des traités de libre-échange avec elle, celle-ci est loin d’être une fatalité : c’est avant tout une question de volonté politique. En effet, il suffirait que le président de la République décrète que désormais « les entreprises qui délocalisent ne pourront plus réimporter en France ». Si cela était fait, les entreprises nationales seraient alors confrontées à deux choix : rester en France ou bien s’installer à l’étranger, auquel cas elles n’auront plus accès au marché français. Si les pays du G7 souhaitaient véritablement lutter contre l’optimisation fiscale c’est donc par une décision ferme au niveau national qu’il faudrait le faire, mais aucun pays du G7 – drogués au « multilatéralisme »...

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