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Macron avec Orban pour la défense du nucléaire dans l’UE

ARTICLE. Sept chefs d’États européens parmi lesquels Emmanuel Macron et Viktor Orban ont appelé la Commission européenne à cesser de boycotter l’énergie nucléaire dans la politique écologique européenne. Macron renoue-t-il avec la realpolitik ? Peut-il être écouté à Bruxelles ?

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C’est le genre de coopération à laquelle on ne s’attend pas forcément, surtout dans l’arène politique européenne. Le 19 mars dernier, Emmanuel Macron a apposé sa signature à côté de celle de Viktor Orban (Hongrie) et des chefs d’États de la Tchéquie, la Roumanie, la Slovaquie, la Pologne et la Slovénie. Cette lettre, adressée à la Commission européenne, traite du « rôle de l’énergie nucléaire dans la politique climatique et énergétique de l’UE ».

D’ordinaire opposés sur la politique à mener en Europe, notamment en termes de droits des personnes LGBT, d’immigration ou de sécurité, la France et les pays du groupe de Visegrád semblent être tombés d’accord sur des intérêts communs : ceux du nucléaire comme source d’énergie compatible avec la lutte contre le changement climatique.

Le groupe de Visegrád, organisation formée à la chute de l’URSS et regroupant la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie et la Slovaquie, est connu pour défendre une vision souverainiste au sein de l’UE par la défense des compétences nationales et du Conseil de l’UE (intergouvernemental) par rapport à la Commission (supranationale). Pendant la crise migratoire de 2015 par exemple, le groupe a été remarqué par sa ferme opposition à l’accueil des migrants dans leur pays. Emmanuel Macron est donc bien souvent opposé à ces pays, ayant par exemple déclaré : « certains États d'Europe de l'Est trahissent, par une approche cynique de l'Union qui servirait à dépenser les crédits sans respecter les valeurs ».

C’est pourtant avec ces pays, comme le rapporte Euractiv, que Macron a écrit cette lettre commune à la Commission européenne. L’objectif ? Montrer que l’énergie nucléaire a sa place dans le règlement européen intitulé « Taxonomie verte » ; ce règlement qui vise à instaurer une classification des activités économiques et des énergies jugées « durables » censées aider à atteindre l’objectif d’une « Europe climatiquement neutre » en 2050....

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