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Union européenne et monétaire : une réforme est-elle possible ? (partie 3)

CONTRIBUTION / OPINION. Si des événements conjoncturels n’ont rien arrangé, le marasme dans lequel se trouve l’Union économique et monétaire est consubstantiel à sa création. La situation est-elle pour autant inextricable ?

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Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), participe à une conférence de presse à Francfort (Allemagne), le 7 mars 2024.Crédits illustration : © CHINE NOUVELLE/SIPA


Dans ce troisième et dernier volet de notre triptyque consacré à l’UEM [retrouvez la partie 1 ici et la partie 2 là], quittant l’approche critique qui a prévalu jusque-là, nous souhaitons proposer une vision plus positive et constructive de cette problématique très technique et peut-être rébarbative pour les néophytes, autant de caractéristiques qui servent les manipulations faciles de l’opinion publique sur ce sujet. Les lecteurs comme les électeurs souhaitent qu’on ne s’en tienne pas seulement à la critique stérile, mais qu’on ouvre la porte aux propositions de nature à faire renaître quelques lueurs d’espoir dans un sombre horizon. Ainsi, nous envisagerons successivement des pistes de réforme globale de l’Union européenne (UE), le rappel d’une méthodologie d’approche autrefois envisagée, mais complètement oubliée, et enfin, quelques propositions très concrètes de réforme de l’UEM.

L’état et le fonctionnement actuels de l’Union européenne suscitent à juste titre de nombreuses critiques. Il serait pourtant stupide et irresponsable de jeter le bébé avec l’eau du bain. Par ailleurs, compte tenu de son degré d’avancement, il serait irréaliste politiquement et économiquement, voire dangereux et suicidaire, de détruire la construction européenne. On peut en revanche infléchir sa conception et son avenir en la réformant très profondément. Cela apparaît même comme une nécessité aux yeux d’une majorité croissante d’Européens. L’idée européenne reste une belle et séduisante idée. Oui à l’Europe, mais pas à celle-là, et pas comme ça. Loin des principes qui ont gouverné Maastricht, la construction européenne devrait se fonder sur quatre grands piliers. Le premier, souhaité dès l’origine par le général de Gaulle est une Europe des Nations qui renonce à toute dérive fédéraliste. Rappelons d’une part que nombre de belles réalisations européennes ont relevé de la coopération, et non de l’intégration (Ariane, Airbus, Erasmus). D’autre part, rappelons aux fédéralistes un principe fondamental de leur doctrine :...

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