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Margrethe Vestager : concurrence pour concurrence

PORTRAIT. À l’approche des élections européennes, notre feuilleton "Ils étaient dix", une série de dix portraits des grandes  figures de l’État maastrichtien, se poursuit. Après trois portraits consacrés à Ylva Johansson, Christine Lagarde et Thierry Breton, c’est au tour de Margrethe Vestager. Derrière cette image de bête noire des multinationales, l’indécrottable commissaire à la concurrence européenne s’est surtout fait remarquer par son absence de vision stratégique nourrie par un européisme béat.

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Margrethe Vestager, commissaire européen à la ConcurrenceCrédits illustration : © Jean-Francois Badias/AP/SIPA


Le Royaume-Uni a eu sa « dame de fer », le Danemark et Bruxelles ont leur « dame de glace ». Mais Margrethe Vestager a beau porter le même prénom que feue M. Thatcher, elle jouit d’une image médiatique bien plus consensuelle que celle-ci. Tantôt désignée comme la « star de Bruxelles » qui « fait trembler Google », tantôt comme une « Valkyrie » viking à la tête d’une armée de 900 fonctionnaires… Aucun superlatif n’est de trop pour faire l’éloge de celle qui a inspiré le personnage principal de Borgen, une célèbre série télévisée danoise. En dix ans à la tête du commissariat européen à la concurrence, la technocrate d’un mètre quatre-vingt cinq, cheveux à la garçonne et regard d’acier, s’est construit une image médiatique de « tata cool » qui arpente les couloirs de la Commission, un tricot toujours dans les mains.

À 55 ans, cette fille de pasteurs luthériens diplomée d’économie à l'université de Copenhague n’a jamais rien connu d’autre que la politique. Après cinq ans au ministère des Finances, Vestager a intégré le gouvernement de centre gauche en 1998, au poste de ministre de l'Éducation et ministre des Affaires ecclésiastiques. Elle a ensuite été élue quelques années au Folketing (le parlement monocaméral danois) au sein du...

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