Nicolas Dupont-Aignan : « Si la révision des traités européens était adoptée, la souveraineté de la France disparaîtrait définitivement »
ENTRETIEN. Le 22 novembre 2023, les députés européens adoptent une résolution qui amorce une révision des traités européens. Quelques jours plus tard, les députés français leur emboîtent le pas et votent une résolution dans le même sens. Pour Nicolas Dupont-Aignan, député et président de Debout la France, la menace pour notre souveraineté est réelle, et un référendum est indispensable.
Front Populaire : À la suite du Parlement européen (22 novembre), l’Assemblée nationale vient de voter une résolution sur la révision des traités européens. Quels sont les enjeux à court et long terme ?
Nicolas Dupont-Aignan : L’enjeu est fondamental puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de la souveraineté de la France qui disparaîtrait définitivement si la révision des traités européens envisagés et votés par le Parlement européen était adoptée par les 27 États membres de l’Union européenne.
La suppression du droit de véto (notamment en politique étrangère), la création d’un exécutif européen avec des pouvoirs extravagants (notamment un état d’urgence), le transfert de nouvelles compétences vers l’Union européenne (notamment la compétence exclusive en matière d’environnement)… tout cela transformerait la France en une simple région faisant partie d’un nouvel État-nation européen.
FP : Vous parlez de « coup d’État » à propos de ce qui se joue. Que répondez-vous à ceux qui considèrent que vous faites de l’agit-prop sur une simple résolution et que nous sommes encore très loin d’une véritable réforme des traités européens ?
NDA : Il s’agit d’un véritable coup d’État, car progressivement, par tranches de saucisson, de manière discrète, les européistes avancent leurs pions. Ce qu’ils n’avaient pas pu faire avec la constitution européenne (en 2005), ils veulent le faire maintenant en profitant de la somnolence des peuples.
Nous ne sommes pas si loin d’une véritable réforme des traités européens en réalité. Il faut lire la résolution votée par le Parlement européen – notamment par les macronistes, les socialistes et les écologistes –, il faut lire la résolution de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, votée cette semaine par les Macronistes, le Modem les écologistes et les socialistes (et l’abstention redoutable des Républicains), pour comprendre qu’il s’agit vraiment du passage entre le système actuel – une Union européenne intermédiaire entre l’Europe des nations...