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Nucléaire européen et hydrogène : la France défend-elle enfin ses intérêts ?

ARTICLE. Comme l’Allemagne avec les voitures thermiques, la France a décidé de défendre ses intérêts en bloquant son vote sur directive sur les énergies renouvelables. Elle attend plus de garanties pour l’inclusion de l’électricité issue du nucléaire dans la production d’hydrogène.

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Que lui arrive-t-il, à la si docile France ? Elle est peu connue pour son goût à l’opposition en matière de politique énergétique, et la voilà qui sort les crocs. Ce mercredi 17 mai, l’approbation de la directive sur les renouvelables par les États membres de l’UE n’a pas eu lieu. Il s’agissait pourtant de valider l’accord provisoire conclu avec le parlement européen le 30 mars. Si la présidence tournante suédoise n’a pas mis le sujet à l’ordre du jour, les sites internet Euractiv et Bloomberg pointent du doigt le rôle de la France.

L’Hexagone avait pourtant réussi à obtenir une intégration de l’électricité produite par l’atome pour générer de l’hydrogène vert. Malgré cette victoire en apparence — il est question de « mix décarboné » et non spécifiquement de nucléaire autorisé dans le texte — la France s’estimerait insatisfaite du compromis et exigerait un travail supplémentaire. La France n’est pas seule : plusieurs pays membres de l’Alliance du nucléaire, comme la République tchèque, la Slovaquie ou la Bulgarie, expriment de vives inquiétudes.


15 ou 20 EPR supplémentaires nécessaires


Le blocage de la directive sur les énergies renouvelables par la France a pour origine, d’après le site Bloomberg, sa demande de clarification des modifications apportées par la Belgique et les Pays-Bas concernant les objectifs d’hydrogène. Selon « une personne proche du dossier », la France serait préoccupée par la capacité ou non de ses industriels à adapter leurs infrastructures pour utiliser l’hydrogène comme carburant. Ce serait le cas par exemple des usines de production d’ammoniac.

Pour tenter de rassurer Paris, la Commission pourrait accorder une certaine flexibilité aux États membres pour atteindre les objectifs d’hydrogène de 2030 pour l’industrie, objectifs jugés trop ambitieux par certains industriels. Ils expriment leur scepticisme quant à leur capacité à atteindre l’objectif de baisse d’utilisation d’hydrogène gris —...

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